En Afghanistan tout a changé en quelques semaines seulement, deux mois après la prise de pouvoir des talibans. Le changement le plus notable c'est que les femmes ont disparu de l'espace public, quasiment du jour au lendemain. Désormais, les filles ne peuvent aller à l'école que jusqu'en primaire et les femmes ont seulement le droit de travailler dans la fonction publique. Toutes les autres sont à la maison.
C'est le cas d'Arifa, 35 ans.
Elle habite à Kaboul et travaillait pour une association de défense des droits
humains. "Les talibans nous disent
qu'on n'a rien à craindre mais dans la pratique on ne se sent pas du tout en
sécurité. La nuit, ils font du porte-à-porte, réveillent les gens, demandent des
papiers. Ils cherchent les anciens membres du gouvernement et les femmes juges.
Nous sommes des millions de femmes comme moi, à rester chez nous comme des
prisonnières. Les Talibans nous ont pris nos droits, nous ne pouvons plus
travailler. J'ai le sentiment d'avoir tout perdu, de ne plus avoir ma vie, de
n'être plus en vie".
Arifa continue : "j'ai du mal à
l'arrêter de parler. Les médias sont muselés", dit-elle, "ils sont contrôlés,
les journalistes ont peur. Il n'y a plus de liberté de la presse ou de liberté
d'expression". "Parfois avec un petit groupe
de femmes on manifeste mais sans protection, comment faire entendre nos voix ?
Il faut que la communauté internationale ouvre les yeux et fasse pression sur
les talibans pour les obliger à respecter les droits basiques des femmes comme
aller à l'école, avoir accès aux soins et surtout le droit de travailler."
Économiquement aussi, les talibans ont du mal à gérer. La crise économique fait rage et la famine menace. Les caisses de l'État sont vides, les denrées alimentaires ont du mal à passer les frontières. Résultat, les prix s'envolent : cinq à dix fois plus cher pour certains aliments. L'ONU estime que 14 millions de personnes sont en insécurité alimentaire.
Rezai a fui l'Afghanistan il y a un mois. Originaire du centre du pays, il s'inquiète pour sa famille restée sur place. Lui-même dirigeait une bibliothèque et une salle informatique qui ont été saccagés à l'arrivée des talibans.
"Les hôpitaux manquent de médicaments et de matériel. Certains ne peuvent plus fonctionner normalement car il n'y a plus assez de personnel. Beaucoup de docteurs et d'infirmières ont fui la province. C'est un cauchemar, je ne peux pas croire que tout ait changé en si peu de temps". Selon la Croix-Rouge, 2.000 structures de santé ont déjà fermé.
Je ne veux pas vivre dans un pays dirigé par des idiots qui ne sont même pas allés à l'école
Un Afghan de 19 ans
Comme Rezai, de nombreux
afghans tentent de fuir le pays. C'est le cas de Morteza, il a 19
ans et est au lycée à Kaboul. Il fait partie de l'ethnie des Hazara. Une
population menacée et harcelée par les talibans. Il a décidé de partir avec
toute sa famille.
"Je ne veux pas vivre dans un
pays dirigé par des idiots qui ne sont même pas allés à l'école", explique-t-il. "Ici, ce n'est
plus fait pour quelqu'un comme moi, qui veux étudier les sciences informatiques
et devenir ingénieur. Donc je dois vraiment quitter mon pays si je veux
poursuivre et réaliser mes rêves". Morteza multiplie les demandes de
visa et partira dans le premier pays qui lui en délivre un.
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