"Fruité, charnu, souple et équilibré" : le Beaujolais nouveau arrive ce jeudi, mais d'où vient cette tradition ?

Un millésime "exceptionnel". Le cru 2025 du Beaujolais nouveau est mis en vente à partir de ce jeudi 20 novembre. L'année dernière, 9 millions de bouteilles ont été consommées en France. Cette année, les volumes pourraient être inférieurs, en raison d'une météo inégale. Les professionnels évoquent néanmoins un millésime "exceptionnel", décrit comme "fruité, charnu, souple et équilibré".

Comme chaque année, le troisième jeudi du mois de novembre marque la commercialisation du Beaujolais nouveau. À minuit, un tonneau de ce primeur est percé à Beaujeu (Rhône), épicentre du vignoble où a lieu la fête des "Sarmentelles", cinq jours de dégustations, dîners dansants et spectacles. À Lyon, les jeunes vignerons ont dévoilé leurs cuvées en fanfare lors d'une dégustation géante face à l'Hôtel de ville, où les tonneaux de vin ont été amenés par roulement depuis une péniche amarrée à proximité.

Cette fête célèbre la fin des vendanges et le lancement des premiers vins du millésime, avec la première dégustation de l'année. Il est produit dans l'aire d'appellation des beaujolais et beaujolais-villages entre Mâcon et L'Arbresle, près de Lyon. Ce vin jeune - fait avec un cépage unique, le gamay - est destiné à être consommé dans les mois suivant la récolte des raisins. Il est donc fabriqué rapidement, afin d’être commercialisé et bu dans la foulée.

Une tradition œnologique qui remonte aux années 1950

Cette tradition ancestrale remonte aux années 1950. En septembre 1951 précisément, un arrêté est publié au Journal officiel et interdit la commercialisation de ces vins avant le 15 décembre. Mais face aux nombreuses réactions syndicales, les vignerons obtiennent le droit de vendre leurs vins en primeur dès le 13 novembre. 

À partir de 1967, la date est fixée au 15 novembre de chaque année, avant d'être décalée au troisième jeudi de novembre en 1985. Ces vins primeurs peuvent donc être commercialisés le jeudi à partir de minuit. C'est pourquoi les Japonais, à cause du décalage horaire, sont les premiers à pouvoir en déguster. 

Depuis, cet événement est célébré bien au-delà de sa région d'origine, grâce notamment à Georges Duboeuf. Surnommé le pape du Beaujolais, il était un ambassadeur de la région qui a fait connaître ce rituel du troisième jeudi de novembre à la France entière puis à l'international : États-Unis, Canada, Royaume-Uni, sans oublier le Japon qui en raffole. Il demeure le principal client avec 1,9 million de bouteilles devant les États-Unis (907.000) et le Royaume-Uni (654.000). Selon l'interprofession Inter-Beaujolais, les Beaujolais nouveaux se dégustent dans plus de 100 pays, soit annuellement près de 5,3 millions de bouteilles.