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Ventes de puces électroniques : les États-Unis concluent un accord avec la Chine
Les exportations vers la Chine de puces électroniques fabriquées par les sociétés américaines Nvidia et AMD avaient été interdites, mais Donald Trump les a autorisées à nouveau.
Xi Jinping et Donald Trump se mènent une guerre commerciale à coups de surtaxes douanières exorbitantes.
Crédit : TINGSHU WANG, Allison ROBBERT / AFP / POOL
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Donald Trump a conclu un deal commercial sur les ventes de puces électroniques américaines avec la Chine. Cet accord ressemble à du racket, il est anticonstitutionnel et va à l'encontre de la stratégie de sécurité nationale menée par les États-Unis, mais cela passe.
Les États-Unis avaient interdit les exportations vers la Chine de puces électroniques fabriquées par les sociétés américaines Nvidia et AMD. Donald Trump dit avoir négocié "un petit arrangement" qui autorise à nouveau les ventes. En contrepartie, les deux entreprises reversent une part du revenu de ces ventes au trésor américain.
Ainsi, 15% du montant des ventes des puces pour l'intelligence artificielle vendues en Chine, H20 de Nvidia et MI308 d'AMD, seront versés au budget fédéral. Aux États-Unis, il est interdit de gagner de l'argent sur les ventes à l'export d'une entreprise privée. L'article S9C51 de la Constitution prévoit qu'"aucune taxe, ni aucun droit ne sera imposé sur les articles exportés".
Un chiffre d'affaires important en Chine
Pourtant, les deux entreprises ont accepté ce deal. Malgré cette taxation, leurs marges resteront confortables sur un marché qu'elles ont hâte de retrouver.
Nvidia a réalisé 17 milliards de dollars de chiffre d'affaires en Chine en 2024, avant l'interdiction d'exporter, ce qui représente 13% de ses ventes totales. AMD a enregistré plus de 6 milliards de dollars en Chine en 2024, soit près d'un quart de son chiffre d'affaires. Le patron de Nvidia a fait du lobbying pour retrouver le droit d'exporter.
Il a expliqué que si la Chine était privée de puces américaines, elle allait accélérer ses efforts pour développer les siennes et inonder le marché international. Les États-Unis perdraient alors leur avance sur l'intelligence artificielle générative.
Donald Trump a été sensible à cet argument, bien que ce soit lui qui avait décidé de l'interdiction de vente. En janvier 2025, l'administration Biden avait édicté une règle dans le domaine stratégique de l'électronique de pointe et de l'intelligence artificielle. Donald Trump a repris cette règle en renforçant les interdictions vers la Chine en avril 2025.
Inquiétudes autour de la stratégie de sécurité nationale
Cette volte-face n'a pas provoqué de réaction du côté de Wall Street. Tant que Nvidia, l'entreprise la plus valorisée au monde, qui pèse 4.500 milliards de dollars, peut continuer de gagner de l'argent, les marchés financiers ne réagissent pas.
D'anciens membres de l'administration Biden dénonce le "marchandage" autour des licences d'exploitation. "Un arrangement qui ressemble à la corruption ou à du chantage, voire les deux", a relayé la presse américaine. Des élus, aussi bien républicains que démocrates, sont inquiets pour la stratégie de sécurité nationale.
Jusqu'à présent, elle prévoyait que les Chinois ne puissent pas profiter de la technologie américaine, par crainte qu'ils ne développent leur programme militaire. Donald Trump et son ministre du Commerce répondent que "la puce H20 de Nvidia n'est pas le modèle le plus avancé".
"C'est une vieille puce que la Chine utilise déjà", a argumenté le président américain. Donald Trump a ajouté qu'il y avait "encore un marché". Avec cette nouvelle taxe exportations, cela représente un potentiel de plus de deux milliards de dollars versés au budget américain.
