Le secteur du bâtiment et de la rénovation énergétique crie sa colère après la confirmation par le gouvernement de l’arrêt du dispositif MaPrimeRénov’, ce mercredi 4 juin. Une suspension, justifiée par le ministre de l’Économie, Didier Lombard, par un engorgement du système et un excès de fraudes.
"On est secs, on est en colère, on est humiliés", clame Olivier Salleron, président de la Fédération française du bâtiment. Pour lui, ces arguments sont irrecevables : "Aujourd’hui, c’est quand même la Journée mondiale de l’environnement. Et eux, ils coupent l’un des seuls dispositifs qui permet de décarboner les logements et les bâtiments, du jour au lendemain, sans parler d’une éventuelle reprise, peut-être dans un an… ou jamais. C’est injustifiable", dénonce-t-il, très remonté. "C’est le seul dispositif qui fonctionne depuis cinq ans."
Il reconnaît néanmoins l’existence de fraudes, notamment du fait de certains intermédiaires "Mon Accompagnateur Rénov’", qui n’étaient pas toujours issus du secteur du bâtiment. Mais il insiste : ces dérives restent extrêmement minoritaires face aux "95% de nos artisans et entreprises du bâtiment honnêtes".
Selon lui, cette décision a surtout pour but de ne pas consommer l’enveloppe budgétaire allouée cette année : "C’est une enveloppe MaPrimeRénov’. On a 3,6 milliards d’euros. Et on en a dépensé, foi de M. Lombard, seulement 1,3. Il en reste beaucoup", explique-t-il en pointant la responsabilité du ministère de l'économie.
Malgré la promesse du ministre de relancer le dispositif d’ici la fin de l’année, Olivier Salleron craint que ce coup de frein ne provoque un report brutal de l’activité. "Tous les particuliers qui souhaitaient réaliser des travaux vont stopper net leurs projets, pour peut-être les reprendre dans un an". Aussi, sans cette activité de rénovation énergétique, qui représente 30 % du chiffre d’affaires du BTP, l’emploi dans le secteur pourrait être durement touché, prévient-il : "On risque de perdre 100.000 salariés avant la fin de l’année."
Mais les acteurs du secteur ne comptent pas rester les bras croisés. Habituellement peu présents dans l’espace public, ils entendent bien se faire entendre cette fois-ci : "Je vais demander vendredi, à notre congrès national à Blois, à mes 1.500 entrepreneurs présents, ce qu’ils veulent faire. S’ils veulent mener des actions directement auprès des préfets des 101 départements. Et puis, s’il faut aller déposer les grues, puisqu’elles ne serviront plus à rien, puisqu’il n’y a plus de construction neuve, on ira peut-être les déposer !", prévient leur représentant.
Pour rappel, le secteur du bâtiment, ce sont 52.000 entreprises et 800.000 salariés. Le BTP dans son ensemble représente 2,3 millions d’actifs en France, soit 15% de la masse salariale du secteur privé.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte