Ce mardi 15 avril marque l'assemblée générale de Stellantis avec, notamment, la prime de départ de l'ancien patron Carlos Tavares débarqué à la fin de l'année dernière. Ça grince du côté des actionnaires, parce que le montant s'élève à plus de 23 millions d'euros (sa rémunération au titre de l'année 2024), auxquels s'ajoutent deux millions d'euros d'indemnité de départ et environ 10 millions de prime d'objectif.
Mais la vraie question, c'est quel avenir pour Stellantis ? Le groupe se trouve devant de nombreux défis à relever dans l'après Tavares et le pendant Trump. Stellantis est devenu un géant de l'automobile avec 14 marques, mais il accumule les faiblesses et les difficultés.
Certaines sont dues au management et au choix de Carlos Tavares mais beaucoup de problèmes sont aussi liés à la conjoncture du secteur automobile. Les États-Unis sont le principal problème. Historiquement, c'est la cash-machine du groupe. Stellantis, c'est Peugeot, Citroën, DS, plus Fiat, Alfa Romeo, Maserati, Ferrari, plus Opel, plus Chrysler.
Stellantis est un groupe franco-italo-américain, mais les États-Unis représentent 45% du chiffre d'affaires et 50% des profits. C'est là qu'il y a un vrai problème à gérer. Il y a d'abord eu beaucoup de stocks : des modèles qui se vendaient moins et donc des gros 4x4, des pick-up qui ont perdu de la valeur et ont basculé en occasion.
Ensuite, il y a l'effet Trump évidemment. Pourtant Jeep, Chrysler, c'est très américain, mais comme l'ensemble du secteur automobile, la production est mexicaine pour une grande partie, les sous-traitants sont européens ou asiatiques. On a des modèles qui subissent les droits de douane, ça veut dire que celui qui préside le groupe aujourd'hui est en train de négocier avec la Maison Blanche pour qu'on réduise les 25% de frais de douane.
En Europe, il y a une baisse des ventes et une baisse de la production de 20%, donc des usines en surcapacité. Ça veut dire que dans les années qui viennent, on va devoir se demander quel est l'avenir d'un site comme Poissy, qui produit des modèles Opel. Les effectifs en France sont déjà passés de 53.000 en 2017 à 42.000 aujourd'hui et la crise se retrouve aussi chez les concessionnaires parce que Carlos Tavares a maltraité le réseau ces dernières années.
Beaucoup de garagistes ont rendu les clés et ont cédé aux appels du pied des constructeurs chinois qui cherchaient à s'implanter au niveau commercial. Aujourd'hui, le groupe doit donc les reconquérir.
Volkswagen est leader en Europe avec 9 marques, Toyota est leader dans le monde avec 3 marques, donc 14 marques chez Stellantis, c'est beaucoup. On a additionné des noms qui se ressemblent, en termes de positionnement, Citroën, Opel et Fiat, ce sont des clients qui se ressemblent. Vu la baisse des ventes, il faudra peut-être vendre certaines enseignes. On parle de Maserati, on parle d'Alfa Romeo.
Et puis il faudra aussi reconquérir la confiance des acheteurs parce qu'en photocopiant les équipements, les logiciels pour faire des économies, on a dupliqué les problèmes. On l'a vu avec l'affaire des airbags Takata qui touche de nombreuses marques du groupe aujourd'hui. Comme on dit, le silence qui suit Carlos Tavares, c'est encore du Carlos Tavares. Il faut maintenant solder le bilan.
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