Stellantis : pourquoi le groupe plonge-t-il à la bourse après les annonces de Donald Trump ?
Alors que Donald Trump a confirmé que ses premières mesures économiques seront d’augmenter les droits de douane sur les produits venant de Chine, du Canada et du Mexique, Stellantis a lourdement chuté à la bourse, mardi 26 novembre.
Le groupe automobile Stellantis a lourdement chuté mardi 26 novembre à la Bourse de Paris (-4,78%), plombé par les déclarations de Donald Trump menaçant d’augmenter les droits de douane sur les produits venant de Chine mais aussi du Canada et du Mexique. Le constructeur automobile, qui était lanterne rouge du CAC40 mardi, est fragilisé par sa stature mondiale et ses 14 marques, dont Fiat, Opel, Jeep et Chrysler.
Il est fragile parce qu'il est en partie américain et fragilisé parce qu'il est en partie européen. Alors que Stellantis vend un grand nombre de 4x4 géant des marques Ram, Chrysler, Jeep et Dodge, il est confronté à des problèmes de rentabilité car le groupe a trop de stock sur les parkings américains et donc de l'argent immobilisé qui pèse sur les comptes.
Pour être plus rentable, Stellantis prévoyait d'augmenter ses capacités de production au Mexique. Avec 25% de droits de douanes en plus, l'opération devient beaucoup moins rentable financièrement. Pourtant, tous les grands constructeurs américains ont leur usine là-bas. 80% des voitures mexicaines exportées depuis le début de l'année sont parties aux États-Unis.
L'Union européenne également dans le viseur de Donald Trump ?
Alors que les annonces de Donald Trump concernent exclusivement la Chine, le Mexique et le Canada, des grandes entreprises européennes craignent que l'étape d'après les concerne, avec une surtaxe douanière qui frappera les produits européens vendus aux États-Unis. En 2023, l'Union Européenne a vendu pour 150 milliards d'euros de produits aux États-Unis.
La filière automobile européenne est en difficulté actuellement et ne semble pas en mesure de répondre à la montée en puissance des voitures électriques. Peugeot et Citroën ne vont produire que 600.000 voitures en France en 2024 au lieu des 766.000 annoncées. Les usines en France sortent 20% de véhicules de moins qu'espéré. Si on met de côté l'année du Covid-19, on n'avait jamais atteint un niveau aussi bas depuis le début du siècle. On vend moins de voitures que prévu. Si on est fragile chez nous et fragilisés aux États-Unis, c'est forcément inquiétant pour la suite.
- Stellantis : moteur défaillant, 500.000 véhicules concernés... Tout comprendre au nouveau scandale qui touche le groupe
- INVITÉ RTL - Stellantis : "La santé financière du groupe ne passe pas que par des suppressions de postes", assure Carlos Tavares
- Les infos de 6h - "Il faut que Tavares reclasse tous les salariés" : la colère des ouvriers de l'usine Stellantis de Douvrin
- Stellantis : les airbags défectueux, des "bombes à retardement" qui inquiètent dans les garages
