Des salaires inférieurs au SMIC. Selon une récente étude de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), parue début janvier, un patron sur cinq gagne moins de 1.400 euros nets par mois. Une statistique qui peut étonner avec l'image que l'on peut avoir de ces dirigeants. D'après les résultats de cette étude, la réalité est bien plus complexe.
Les chefs d'entreprises ne roulent pas tous sur l'or. Un patron ne désigne pas uniquement un dirigeant du CAC40. Il peut être votre boulanger ou bien votre fleuriste. Laurence, une Bretonne de 56 ans, est à la tête d'une entreprise de cosmétiques depuis une dizaine d'années et emploie une salariée. Son quotidien est loin d'être facile.
En plus d'être cheffe d'entreprise, elle est obligée de travailler la nuit dans une usine. "Je travaille dans une usine agroalimentaire [...] de 4h à 12h30. Ça me sauve absolument, ça me fait un salaire de 1.500 euros net", indique-t-elle. Ce cas peut sembler surréaliste. Pourtant, il ne l'est pas vraiment. Aussi, toujours selon la CPME, 30% des chefs d'entreprise gagnent entre 1.400 et 2.600 euros par mois.
Laurence gagne 1.500 euros avec son travail en usine. À peine arrivée sur son compte en banque, la somme est directement reversée... à son employée. Aïcha Faoussi connaît également cette situation. Cette habitante de la région parisienne est opticienne avec son conjoint. Chaque mois, elle rogne sur sa rémunération pour ses cinq salariés. "Pour nous, il est primordial de bien rémunérer nos salariés. Notre rémunération est loin de la rémunération de nos salariés", explique-t-elle. Elle en est consciente, ce sacrifice est nécessaire pour arriver à recruter.
Ces difficultés ont plusieurs origines. Dans une petite entreprise, le moindre imprévu, comme une hausse des coûts de production ou des difficultés liées à la crise sanitaire, devient un choc pour l'activité. Les charges sur les salaires sont aussi une explication de ce problème. "C'est le point le plus important, tout ce qui est charges patronales. Vous avez aussi des machines [...] en général, on est sur une moyenne à 70.000 euros", indique l'opticienne. Selon Aïcha Faoussi, les charges pèsent pour 50% de son chiffre d'affaires.
Les difficultés sont bien réelles. Et ces chefs d'entreprise doivent souvent compter sur l'aide familiale, c'est le cas de Laurence. Et puis, il faut rogner sur tous les postes de dépenses. Aïcha, par exemple, réduit le chauffage au maximum et travaille en manteau.
Malgré toutes ces difficultés, ces petits patrons sont habités par une chose : la passion. "Entrepreneur, ce n'est pas un métier où on est peinard. Il ne faut pas rapporter ça au taux horaire, il faut rapporter ça au plaisir qu'on y prend", précise une commerçante. Alors, ils poursuivent leur activité. Si ces chefs ont aussi des avantages, comme une voiture de fonction ou un abonnement téléphonique, ces petits privilèges ne permettent pas de compenser ces faibles rémunérations.
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