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Les tickets-restaurant, vecteurs d'inégalités entre les salariés ?
Le gouvernement a annoncé prolonger la mesure qui permet de régler ses courses alimentaires avec des tickets-restaurant. Cependant, seul un salarié sur cinq en bénéficie actuellement.
Un carnet de tickets restaurant (Illustration).
Crédit : PHILIPPE HUGUEN / AFP
Ils changeront peut-être bientôt d'appellation. Depuis l'été 2022, grâce à une dérogation, il est possible d'utiliser les tickets-restaurants dans les supermarchés pour payer ses courses alimentaires. Normalement, cette mesure aurait dû prendre fin le 31 décembre prochain mais, mardi 14 novembre au soir, le gouvernement a annoncé son prolongement l'année prochaine.
Ce mercredi, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, est même allé plus loin. L'utilisation des tickets-restaurant pour régler ses courses pourrait être pérennisée au delà de l'année prochaine. Ils pourraient donc changer de nom puisque l'actuel, selon Bercy, peut induire en erreur. À l'origine, le dispositif était fait pour permettre aux salariés d'aller manger au restaurant le midi, mais désormais, il sert aussi à acheter des produits alimentaires. L'allongement de la mesure, qui élargit le champ des possibles avec les tickets-restaurant, avait déjà mis en colère les restaurateurs. Symboliquement, la disparition du mot "restaurant" pourrait remettre de l'huile sur le feu.
Élargir le dispositif
Par ailleurs, tous les salariés ne profitent pas de tickets-restaurant. Si on estime que le prolongement de la mesure vise à améliorer le pouvoir d'achat des Français, il va s'en doute falloir prévoir d'élargir le nombre de bénéficiaires, soit 5 millions à l'heure actuelle.
Ils avantagent des salariés qui n'ont pas de cantine, qui travaillent, souvent, dans des grandes entreprises et qui, parfois même, télétravaillent. Mais alors, que dire aux quatre salariés sur cinq qui, eux, n'ont pas droit à cette aide indirecte ? La question risque, à terme, de se poser.
