Rachat de Bouygues Telecom : les 3 pistes de l'opérateur après le refus d'Orange

Le retour à trois opérateurs dans le secteur des télécoms français prend du plomb dans l'aile. Dans un communiqué lapidaire, Orange a annoncé le 1er juillet qu'il renonçait à participer à une opération de consolidation du secteur, sonnant le glas de son intention de racheter son concurrent Bouygues Télécom. 

Un coup dur pour le marché - qui a mal accueilli la nouvelle - alors que les observateurs du secteur et Bercy s'accordent à dire qu'un retour à trois opérateurs permettrait de faire cesser la guerre des prix qui affecte le secteur depuis de nombreux mois. 

Ce troisième revers consécutif pour la branche télécom de l'entreprise de Martin Bougyes, après avoir été devancé par Numericable dans le rachat de SFR et avoir échoué à trouver un terrain d'entente avec Free, réduit l'éventail de ses possibilités.

Continuer sa route seul ?

En proie à une refonte structurelle et à une réduction drastique de ses effectifs (1.516 postes sur 9.000), le premier opérateur français martèle depuis plusieurs semaines qu'il n'a pas besoin de s'adosser à Orange ou un autre opérateur pour survivre à la guerre concurrentielle qui sévit dans le marché des télécoms. 

Aux yeux des observateurs toutefois, Bouygues ne peut pas espérer continuer décemment sa route en solitaire. Rattrapé par Free sur le secteur du mobile, à l'offensive sur l'ADSL et la fibre optique avec une politique tarifaire hyper agressive - quitte à rogner ses marges -, l'opérateur a affiché 19 millions d'euros de pertes au premier trimestre 2014. 

Relancer les négociations avec Free ?

Après l'échec des négociations avec l'opérateur historique, Bouygues pourrait être tenté de renouer le dialogue avec Xavier Niel en vue d'une alliance avec Free. Le chantre du low-cost est intéressé par son concurrent direct, lui qui vise 25% de part de marché à long terme. 

Trois ans après son intronisation comme quatrième opérateur hexagonal, un rachat lui permettrait d'émerger comme un acteur important du secteur. Fort du réseau de qualité de Bouygues, le quatrième opérateur mobile serait en bonne voie pour tenir son objectif de couvrir 75% de la population française à horizon 2015 (60% aujourd'hui).

Problème : reste à trouver un accord sur le montant du rachat. Free s'était entendu avec Bouygues au moment du processus de rachat de SFR, pour lui acheter son réseau mobile contre 1,8 milliards d'euros. Mais l'affaire ne s'était pas faite entre Bouygues et Vivendi, la maison mère de SFR, faisant tomber cet accord à l'eau. Free serait depuis revenu à la charge avec une offre informelle entre 4 et 8 milliards d'euros.

S'ouvrir aux opérateurs étrangers ?

Du fait de ses échecs répétés avec les opérateurs français, l'entreprise de Martin Bouygues pourrait être tentée d'aller chercher son alliance en dehors des frontières de l'Hexagone. Un opérateur étranger pourrait en profiter pour consolider ses positions en France.

Les noms d'AT&T, de Vodafone ou de Telefonica -avec qui Bouygues a récemment renforcé son partenariat - sont régulièrement évoqués. Mais quelle que soit son identité, le futur acheteur pâtirait quoi qu'il arrive de la faible attractivité du marché français qui propose une grille tarifaire parmi les plus faibles de la planète du fait de sa concurrence exacerbée.

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