La première conclusion de l'étude de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) c'est que le premier budget Macron n'aura globalement sur l'année 2018 quasiment aucun impact sur le pouvoir d'achat des ménages. C'est un verdict qui est en contradiction avec celui de Bercy, qui affirmait il y a peu que six foyers français sur dix bénéficieraient cette année de gains de pouvoir d'achat.
Sans plonger dans l'analyse technique, ce résultat est finalement de bon sens. Le Budget 2018 joue, en effet, avec le calendrier. Les revalorisations, comme les prestations sociales ou la suppression de la taxe d'habitation, seront étalées dans le temps. Leur effet est donc dilué. En revanche, les hausses sont effectives depuis le 1er janvier.
Le gouvernement classe les ménages par tranches de revenu. Le Budget 2018 favorise clairement les deux bouts de l'omelette. D'une part, les 5% des ménages les mieux lotis devraient, grâce à la fiscalité sur les placements financiers et le transfert de l'ISF vers l'impôt sur la fortune immobilière, voir leur pouvoir d'achat augmenter de 1,6%. Soit un gain moyen de 1.730 euros par foyer.
Le Budget 2018 favorise clairement les deux bouts de l'omelette
Christian Menanteau
À l'autre bout, les moins favorisés devraient voir le niveau de leurs ressources globalement maintenu.
Reste le très large milieu - le réservoir des cadres, des libéraux, des classes moyennes supérieures - qui supportera (c'est désormais une constante) l'essentiel de la charge.
Ce panorama peut changer en 2019, et dans le bons sens. Les décisions votées cette année (abattement de la taxe d'habitation, revalorisation des minima sociaux, parité entre hausse de la CSG et suppression de cotisations) joueront à plein. Ces mesures devraient, en vitesse de croisière, redonner du pouvoir d'achat visible aux ménages modestes et moyens.
Les mesures nouvelles en offriront aussi un peu plus encore aux fameux 5% les plus riches qui capteront 42% des gains attendus des nouvelles dispositions, selon l'OFCE. C'est donc fin 2019 que l'on pourra plus sérieusement juger de l'efficacité du projet présidentiel en termes de croissance et d'emplois.
On pourra aussi sonder l'humeur des classes moyennes supérieures. Emmanuel Macron les traite comme elles l'étaient dans le "Vieux monde". Sauf qu'il s'agit du cœur de son électorat. À termes, ce n'est pas sans risque pour lui.
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