Pourquoi parle-t-on d'économie de guerre ?

Le chef de l'État a inauguré ce jeudi 11 avril le chantier d'une usine de poudre pour obus, symbole d'une accélération de la production française en matière d'armement.

Emmanuel Macron à Bergerac, le 11 avril 2024

Crédit : Ludovic MARIN / POOL / AFP

ÉCONOMIE DE GUERRE - Macron à Bergerac pour relancer la production de poudre pour obus

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Une nouvelle pierre sur le chantier de l'économie de guerre. Le chef de l'État s'est rendu ce jeudi 11 avril sur le site d'Eurenco, à Bergerac, pour lancer le chantier d'une nouvelle usine de poudre pour obus et pour rencontrer les dirigeants de l'industrie française de l'armement.

Il est beaucoup question d'économie de guerre depuis quelques jours, mais il est utile de rappeler que la France n'est pas en guerre. C'est ce qui distingue la période actuelle des deux dernières guerres mondiales, par exemple, quand toute l'économie, ou presque, tournait pour l'effort de guerre, pour produire des armes, pour transporter les soldats, pour les nourrir ou les vêtir.

Il s'agit, désormais, de faire pression sur les industries de l'armement, de produire plus, plus vite, des armes, des munitions ou de la poudre, comme c'est le cas avec la pose de cette première pierre de l'usine de Bergerac. L'objectif est d'y fabriquer de la poudre qui va propulser les obus que l'on glisse dans les canons CAESAR.

Le symbole de l'économie de guerre pour Emmanuel Macron

Cette accélération se justifie, car l'Ukraine est en état d'infériorité sur le terrain face aux Russes, que le président ukrainien a encore affirmé que son pays allait perdre la guerre, faute de moyens. On estime que pour un obus tiré par l'Ukraine, la Russie en tire six. La Russie consacre 7,5% de sa richesse nationale à la guerre. La France, comme le reste de l'Europe, considère que l'agression russe est une violation du droit international, violation de nos valeurs, et considère comme très sérieux le risque que la guerre nous touche à moyen terme.

Les pays européens veulent se réarmer et ne plus être dépendants, en particulier des États-Unis. Cette logique d'économie de guerre se retrouve d'ailleurs en Allemagne. Olaf Scholz vient également de donner le premier coup de pioche d'une usine d'obus. Les Polonais achètent des armes en masse et ce ne sont que deux exemples parmi des dizaines.

L'Élysée tient à parler d'économie de guerre, même si l'expression est, pour l'instant, un peu excessive. À travers cette question de l'armement, d'une remise à niveau de nos productions d'armement, Emmanuel Macron veut démontrer toute la cohérence de sa politique. Le réarmement pour l'Ukraine que nous soutenons, pour la défense européenne que pousse le chef de l'État. Le réarmement, c'est aussi notre souveraineté, la réindustrialisation et le réarmement européen. C'est de l'emploi, le grand combat d'Emmanuel Macron. Ainsi apparaît la portée politique de cette visite à Bergerac : produire de la poudre, fabriquer des obus, c'est bon pour la France.

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