1. Accueil
  2. Actu
  3. Société
  4. Guerre en Ukraine : dans les coulisses de l’usine française Nexter, qui produit des obus envoyés en Ukraine

3 min de lecture

Guerre en Ukraine : dans les coulisses de l’usine française Nexter, qui produit des obus envoyés en Ukraine

REPORTAGE - RTL a eu accès à un site ultra-sécurisé de l’entreprise Nexter, qui fabrique des obus envoyés en Ukraine.

L'entreprise fabrique des obus pour les canons Caesar. (illustration)

Crédit : Crédit : Nexter

MUNITIONS - Visite de l'usine Nexter, qui envoie des obus en Ukraine

00:05:00

Brice Dugénie - édité par Julien Ricotta

Je m'abonne à la newsletter « Infos »

C’est un endroit ultra-sécurisé auquel personne ou presque n’a accès. RTL vous emmène à la découverte d’un des sites de production de munitions de l’entreprise Nexter, près de Bourges. C’est à la Chapelle-Saint-Ursin, au milieu des bois, que sont produits les obus envoyés en Ukraine pour alimenter les canons Caesar donnés par la France. Ce site industriel, placé sous très haute surveillance, s'étend sur près de 220 hectares. Contrairement à d’autres usines, il n’y a pas un immense bâtiment dans lequel se trouvent tous les ateliers, mais plusieurs très espacés. La plupart d’entre eux sont entourés de merlons, des talus de terre qui font la hauteur du bâtiment, afin de servir de protection en cas d’explosion. Ces barrages vont ainsi éviter que le souffle provoqué par la déflagration ne se propage à l’ensemble du site.

A l‘intérieur des bâtiments dans lesquels sont manipulés les explosifs, il y a des labyrinthes de cloisons, pas de grande pièce, pour éviter qu’une explosion ne fasse sauter tout le bâtiment. Les obus sont fabriqués derrière ces mesures, notamment les obus de 155 mm (un diamètre de 15 cm), du très gros calibre. Ces obus font également 80 cm de longueur pour 50 kg et sont très utilisés sur le front ukrainien. "Toutes les munitions produites ici vont dans les canons Caesar pour l’Ukraine", assure Jérôme Druon, directeur de production.

Accélérer la cadence pour satisfaire les besoins ukrainiens

Des canons Caesar, également produits par Nexter, ont été donnés aux Ukrainiens par la France. Mais les combats sont tellement intenses que les obus manquent sur le front. Il faut donc accélérer la cadence. Hervé le Breton, le directeur du site, travaille depuis plus de trente ans dans les munitions. Avec sa barbe, ses lunettes, sa blouse bleue et son franc-parler, il nous reçoit devant le robot qui prépare les corps d'obus, la partie métallique fuselée dans laquelle seront ensuite placés les explosifs. Mais pour lui, la machine atteint ses limites de production. "On est au maximum de ce qu’on peut faire, la machine travaille en 3-8 et on ne peut pas aller plus vite sinon on va l’abîmer", jure le directeur du site. 

En 3/8, cela veut dire 6 jours sur 7, 24h sur 24. L’outil industriel fonctionne déjà à plein régime, il faut donc envisager autre chose. "La solution est très simple : on est en train d’acheter une deuxième machine, on double la machine et on la triplera s'il faut. Cela coûte quelques millions d’euros, mais par rapport à la valeur ajoutée de cette machine ce n’est pas énorme", assure Hervé le Breton. 

À lire aussi

Les autres ateliers devront, eux aussi, accélérer. Car il ne suffit pas de fabriquer des obus vides, il faut ensuite les remplir d’explosifs. Mais difficile de savoir comment la production d’explosifs va accélérer, tant le sujet est sensible. "On regarde pour s’adapter à la demande, on a la possibilité de produire plus. Mais je ne vous dirais pas comment", consent à peine à dévoiler le chef de production Jérôme Druon. Le secret fait aussi partie de l’industrie militaire. Depuis le début de la guerre, la production a augmenté. L’objectif est d'accroître la fabrication de 50% d’ici un an et de la doubler à l’horizon 2025. 

La guerre en Ukraine fait partie du quotidien

La guerre en Ukraine, à 3.000 km de là, fait donc partie des discussions et du quotidien de ces salariés. "On a une vue directe par les médias. Là, il y a des images. Depuis 13 ans que je suis ici, je connaissais la finalité, mais je ne la voyais pas", expose Yoann, qui travaille à la compression des explosifs. "On sent l’impact du carnet de commandes, l’État français soutient l’Ukraine et c’est donc assez valorisant pour les gens de l’entreprise. Les salariés sont assez sensibles au fait d’aider les Ukrainiens au quotidien", appuie François Astruc, responsable d’une ligne de production de ces obus. 

Au-delà de l’Ukraine, la France pourrait passer de nouvelles commandes dans les mois et les années qui viennent pour refaire ses stocks. Les obus de 155mm n’avaient plus été achetés par les armées françaises depuis plus de 10 ans. En temps de paix, stocker des armes était devenu inutile. Mais cette époque est, semble-t-il, révolue. 

La rédaction vous recommande

L’actualité par la rédaction de RTL dans votre boîte mail.

Grâce à votre compte RTL abonnez-vous à la newsletter RTL info pour suivre toute l'actualité au quotidien

S’abonner à la Newsletter RTL Info

En Direct

/

Bienvenue sur RTL

Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur

Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.

Bienvenue sur RTL

Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio

Je crée mon compte