Pourquoi Oxfam appelle à taxer davantage les "super-héritages"

Pour rééquilibrer les comptes et endiguer le creusement des inégalités, l'organisation de lutte contre les inégalités sociales, Oxfam, dirigée par l'ancienne ministre écologiste Cécile Duflot, plaide dans son dernier rapport pour une refonte totale du système de l'héritage qu'elle juge totalement injuste.

Selon le rapport d'Oxfam, 0,1% des héritiers reçoivent en moyenne 13 millions d'euros. En France, la moyenne des héritages se situe plutôt autour de 72.000 euros, c'est 180 fois moins. Ce que souligne l'ONG, c'est que plus vous êtes riche, moins vous êtes imposé sur cet héritage : 10% de taxation pour les enfants "bien nés", contre 45% pour le Français moyen. Les inégalités se poursuivent donc même après la mort. 

Les plus riches parviennent à échapper à l'impôt plein pot grâce à des conseillers fiscaux, des conseillers patrimoine, en jouant tout simplement avec les 467 niches fiscales qui existent dans le pays : investissements dans l'immobilier, soutien aux PME, dispositif Dutreil.

Quel manque à gagner ?

Tout cela permet d'hériter et surtout de ne pas payer d'impôt. Ces niches soutiennent aussi des activités économiques en France bien sûr et les parents aisés peuvent aussi donner 100.000 euros tous les 15 ans à leurs enfants sans payer de droits. C'est un peu plus de 30.000 euros pour les grands-parents vers leurs petits-enfants. Cela permet d'émietter l'héritage.

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En globalité, Oxfam dit que ça représente un gros manque à gagner. Il est chiffré à 160 milliards d'euros pour l'État dans les 30 ans qui viennent. Cela correspond au montant du déficit français cette année.

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