Entre 2019 et 2022, le nombre de jours d’absence des salariés a progressé de 41 %, d'après une analyse de l’assureur Axa. Il ne s'agit pas d’une étude ou d’un sondage, mais bien de données clients de l’assurance. C’est beaucoup plus fiable.
Une hausse de 41% en 3 ans, c’est colossal. Et ça fait de 2022 une année record. Pour 100 jours de travail, on est passé de 3 jours d’arrêt à 4 et demi. Sur une année entière, les salariés sont arrêtés, quasiment une semaine de plus qu’avant.
Ce phénomène est une conséquence indirecte de la pandémie. Il y avait encore quelques vagues Omicron au début de l’an dernier. Mais ça n’explique qu’une petite partie de la hausse des jours d’absence. Et puis de toute façon, cette année-ci, on est parti sur les mêmes bases élevées d’absentéisme, alors qu’on n’entend plus trop parler du coronavirus. L’explication, elle est plus à chercher du côté des confinements.
Le rapport au travail des salariés a évolué durant cette période. C’est l’un des grands sujets de cette décennie. Le fait d’avoir été enfermé chez nous, ça avait des inconvénients, mais aussi des avantages. Ça a exacerbé ce qui montait depuis quelques années. Est-ce qu’on veut vraiment vivre pour travailler, comme nos parents avant nous ?
Les salariés sont retournés travailler avec l’envie d’avoir un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie perso. Avec l’envie de trouver du sens dans ce qu’ils font, de se sentir utile.
Avant la pandémie, la première cause des arrêts de travail, c’était ce qu’on appelle en jargon RH, les TMS, les troubles musculo-squelettiques. 21% des arrêts. L’an dernier, pour la première, fois, ce qui est passé numéro 1, ce sont les troubles psychologiques. A plus de 22%.
Ce phénomène touche davantage les jeunes. C'est le signe, s’il en fallait encore un, que le sujet derrière tout ça, c’est bien le rapport au travail. Il n’y a pas de raisons, une fois qu’on a éliminé le Covid, qu’ils soient de plus en plus en arrêt de travail. Dans les données d’Axa, il y a un graphique très parlant. Plus la tranche d’âge baisse, plus l’absentéisme augmente. + 50% en 3 ans chez les 25/30 ans et +55% chez les moins de 25 ans.
Il faut une prise de conscience du monde de l’entreprise. Ce genre de données peut y contribuer parce que des jours d’absence en plus, c’est de l’argent en moins pour un patron, directement, en payant un salarié qui n’est pas là, éventuellement en le remplaçant. Et indirectement avec la perte de productivité.
Il faut plus que jamais améliorer la qualité de vie au travail, aménager les horaires, les rendre flexibles, faciliter le télétravail quand c’est possible. Pourquoi pas essayer la semaine de 4 jours. Je vous en avais parlé il y a quelques mois. Elmy, entreprise lyonnaise qui s’y est mise a justement divisé son absentéisme par quatre.
Et puis augmenter les salaires. "Il faut que le travail paye", disait Emmanuel Macron dans une interview télévisée au début du mois. C’est sûr qu’avoir l’impression d’être valorisé par son employeur, ça aide à aller bosser.
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