Les smartphones et plus largement, l'Internet sont des accélérateurs de la crise bancaire. Ils donnent accès à toute heure à son compte bancaire, avec la liberté de transférer le montant de ses économies d’une banque à une autre, d’un endroit du globe à un autre. Instantanément. Sans aucune difficulté. Et la plupart du temps sans aucun coût.
De tout temps, les crises financières ou bancaires ont été causées par des mouvements de mouton de Panurge de la part des déposants ou des investisseurs. Mais les nouvelles technologies donnent une puissance formidable à Panurge.
Pour cause, les
informations – ou les rumeurs – se diffusent à très grande vitesse sur les
réseaux sociaux ou les forums de discussion, et aussitôt, les particuliers et
les entreprises déplacent instantanément leur épargne par crainte de la
faillite de leur banque. Dans le temps, il fallait faire la queue au guichet
pendant des heures, voire des jours, pour retirer ses économies d’une banque
malade.
Cela a fortement aggravé la crise bancaire récente, aux États-Unis et en Europe. Tous les professionnels le disent, on n’a jamais vu de mouvement de capitaux aussi rapides et violents que ceux qui ont frappés, le mois dernier, les banques régionales américaines et le Crédit Suisse sur le Vieux Continent.
Hier, First Republic, l’un des établissements concernés, a donné la mesure de l’hémorragie qu’il a subie : 100 milliards de dollars de dépôts sont partis, laissant la banque complètement à sac.
Pour la Silicon Valley Bank et le Credit Suisse, ce sont des dizaines de milliards. Ce sont les "bank run" les plus importants de l’histoire – un bank run, c’est justement une panique des déposants, "run", ça veut dire courir en anglais. C’est l’équivalent, pour la finance, de ce qu’est un événement climatique extrême. Et comme pour le climat, ces événements extrêmes ont toutes chances de se produire plus souvent, à cause de l’essor des communications.
Il faut
que les autorités économiques réagissent, elles aussi, très vite. En faisant
garantir le montant intégral des dépôts par l’état, pour stopper la panique,
c’est ce qu’a fait le gouvernement américain pour les petites banques
vulnérables. Et en mobilisant les autres établissements financiers pour qu’ils
reprennent les affaires de la banque en faillite.
Hier
encore, la First Republic a perdu 30% en bourse. Depuis six semaines, son cours
a chuté de 95%. Les inquiétudes ne sont donc pas levées. D’autant que bon
nombre de ces petites banques ont financé l’immobilier commercial américain, en
pleine crise, à cause de la chute des prix et de la montée des taux d’intérêt.
C’est la cause profonde de ces craquements dans la finance mondiale : jusqu’à 2022, le crédit était très peu cher, parce qu’il fallait soutenir l’économie après le Covid. C’est fini. C’est donc toute l’économie mondiale qui doit s’adapter à un nouvel environnement, plus dur à cause du prix de l’argent qui a monté. Et les plus faibles boivent la tasse.
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