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Pourquoi (et comment) faut-il élever des poissons ?
Le problème c’est qu’en l’état, les mers et les océans ne peuvent pas suffire à satisfaire notre appétit de poissons. Explications d'Olivier Dauvers.
Des poissons sur un étal. (illustration)
Crédit : Unsplash / Jakub Kapusnak
La plupart des nutritionnistes recommandent d’accroître notre consommation de poisson. Le problème c’est qu’en l’état, les mers et les océans ne peuvent pas suffire à satisfaire notre appétit de poissons, surtout si le nombre de Terriens doit encore croître.
Ce qui est le cas selon toutes les projections démographiques. Donc il faut élever le poisson et pas uniquement le pêcher… L'homme doit faire avec les animaux de la mer ce qu’il a découvert il y a quelques milliers d’années désormais avec les animaux de la Terre.
Les élever. Nos ancêtres avaient compris que c’est plus facile de prendre un cochon dans son élevage pour le manger que de partir à la chasse au sanglier pour, peut-être, en rapporter un.
Le poisson d’élevage existe déjà… Évidemment mais pas encore assez parce qu’on continue à sur-exploiter les océans. Le risque, qui est très documenté par les scientifiques, c’est de vider la mer de ses poissons et d’empêcher le renouvellement des espèces.
Il faut d’abord pêcher des poissons sauvages
Donc il faut vraiment accepter l’idée du poisson d’élevage si on veut continuer à manger du poisson. Ce qui est parfois contesté par les associations environnementalistes… Oui et on peut les comprendre.
Parce que le principe de l’élevage, c’est la concentration d’un nombre élevé d’animaux dans un même endroit. Donc c’est pas sans effet sur l’environnement. Ensuite, il y a – au moins en apparence – une forme d’absurdité dans l’élevage de poissons.
Puisqu’il faut d’abord pêcher des poissons sauvages pour en faire l’alimentation des poissons d’élevage. Il faut – tenez-vous bien – de 3 à 5 kg de petits poissons pour produire un kilo de gros poissons.
Et demain les insectes ?
Tout ça paraît bien absurde effectivement. En apparence seulement. D’abord, parce que sous la mer, c’est pareil ou… pire pour les poissons sauvages. Le thon ou le maquereau ont eux-aussi mangé des plus petits poissons.
Les aquaculteurs apprennent peu à peu à être plus efficaces, comme les éleveurs de cochon ou de vache l’ont appris au fil des siècles. Depuis longtemps, on récupère évidemment les déchets des conserveries de poissons pour en faire de la nourriture pour poissons d’élevage.
Mais il y a plus ambitieux : les insectes. En gros, il s’agit de produire des insectes, ce qui consomme peu de ressources, pour ensuite les transformer en nourriture pour saumons, dorades ou bars d’élevage.
L’intérêt de l’insecte, c’est que c’est le meilleur allié possible. Il mange 2 kilos de végétaux pour produire un kilo d’animal. Y’a pas plus efficace. Donc si je résume : dans nos assiettes demain, du poisson d’élevage nourri aux insectes. Et pas l’inverse, parce que c’est moins appétissant.
