Pâques 2025 : dans quel état financier est l'Église de France ?
L'Église doit faire face à la hausse de ses charges et à la baisse du nombre de ses donateurs. Certains diocèses sont déficitaires et cherchent à faire des économies.
Ce dimanche 20 avril marque la fête de Pâques, la plus importante de l'année pour les Catholiques du monde entier. Mais dans quel état se trouvent les finances de l'Église en France ? Elle ne vit que des dons avec plus de 600 millions d'euros en 2023, en hausse, tout comme les dettes avec 189 millions d'euros. La plus grosse part du budget sert à payer les 10.000 prêtres et les 9.000 salariés.
L'Église compte donc sur lé générosité des fidèles : la quête, le denier du culte, la vente de cierge, les donations, sans oublier la vente de biens immobiliers. En Haute-Loire, comme partout, les comptes de l'Église sont dans le rouge. Au cœur du massif central, à l'occasion des 150 ans de la petite chapelle de Chadrac, une petite centaine de paroissiens étaient présents et contribuaient avec leurs moyens, souvent modestes, à la traditionnelle quête.
"Aujourd'hui, j'ai donné 2 euros. Habituellement, c'est ce que je donne tous les dimanches quand j'y vais", confie un fidèle au micro de RTL, tandis qu'une retraitée a donné "1 euro".
Certains, bien conscients des problèmes financiers du diocèse, font également des dons et participent au denier du culte, mais leur nombre chute d'année en année. "Nous, on donne 50 euros. Il y a eu un appel de notre évêque pour renflouer les caisses. Il y avait une érosion financière", témoigne un paroissien. "C'est important de donner pour que l'Église vive !", affirme un autre.
Pour cette catholique pratiquante, "s'il n'y a plus de curés, c'est un village mort." "On manque un petit peu de jeunesse. Il faudrait qu'il y ait de la relève. Il y a beaucoup de personnes âgées", constate-t-elle.
Un déficit de 200.000 euros en Haute-Loire
En Haute-Loire, les quêtes, les dons, les legs et l'immobilier ont rapporté en 2023 plus de 6 millions d'euros, mais les comptes restent déficitaires à hauteur de 200.000 euros. Pierre Trevet, le curé de l'ensemble paroissial Notre-Dame-du-Puy, doit donc regrouper les cérémonies d'obsèques dans "trois églises" pour limiter les frais de chauffage.
Parfois, le diocèse du Puy-en-Velay doit vendre des biens, ses appartements, ses maisons paroissiales, mais aussi réduire sa masse salariale. "Nous avions, il y a une petite dizaine d'années, une cinquantaine d'équivalents temps plein au niveau des salariés. Nous en avons aujourd'hui un peu plus de 35", détaille le vicaire général Emmanuel Dursapt. La rémunération des personnels laïcs et des 82 prêtres dépasse les deux millions d'euros, soit le tiers du budget annuel.
À Valence, la cathédrale Saint-Apollinaire attend d'ailleurs toujours des fonds pour la rénovation intérieure de l'édifice, touché par un incendie en 2021. L'Église espère donc énormément de la générosité de ses fidèles, encore plus à Pâques, pour limiter ses pertes.
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