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Dans son homélie, lors de la messe de Pâques du 21 avril 2019 à l'église Saint-Eustache (Paris), l'archevêque de Paris Mgr Michel Aupetit a notamment remercié les pompiers
Crédit : Lionel BONAVENTURE / AFP
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Aucune subvention de l'État, aucune aide du Vatican, l'Église vit uniquement de dons. Alors un jour comme aujourd'hui, de manière très pragmatique, l'occasion est belle pour collecter de l'argent.
Ambroise Laurent, chargé des questions économiques à la Conférence des évêques de France précisé : "C'est une grande fête pour l'Église. C'est aussi une grande fête pour la France parce que depuis Louis 13, la France est placée sous le patronage de la vierge Marie."
L'homme d'Église poursuit : "Donc on prie pour la France le 15 août. Donc, il y a plein de fêtes partout. Les églises sont ouvertes et accueillent beaucoup de monde. Et c'est vrai que les gens sont prêts à donner et à prier ensemble. Les deux vont de pair." Parmi les éléments qui rapportent des fonds à l'église, on retrouve la vente de cierges mais surtout la quête. Sur l'année, c'est 20% des ressources de l'Église.
En ajoutant le casuel, lorsque les catholiques donnent pour la célébration des baptêmes, mariages, funérailles, les offrandes de messe, quand un fidèle paye pour faire dire une messe à une intention particulière, l'ensemble représente 50% des ressources de l'Église.
Dernièrement on a même entendu parler de paniers de quête connectés. Nous avions abordé ce sujet à l'antenne de RTL à l'occasion de la messe au stade Vélodrome, quand le pape est venu à Marseille l'année dernière.
182 paniers connectés ont ainsi circulé dans la foule. C'est le prêtre Romain Hough, le maître de cérémonie de cette messe, qui nous les avait présentés : " Un petit terminal de cartes bleues sans contact et puis sur un écran, vous choisissez le montant. Que vous voulez donner 5 10,15,20,30,50. C'est mieux si c'est 50 mais vous faites comme vous voulez."
Il y a de plus en plus de paniers connectés dans les paroisses et l'Église a remarqué que le montant moyen d'un don par carte bancaire est supérieur à celui d'un don en espèces.
L'autre moitié des ressources de l'Église, c'est le denier, une collecte annuelle. L'institution recommande aux fidèles de donner 1 à 2% de leurs revenus annuels, mais il n'y a pas d'obligation et on peut le déduire de ces impôts. Le denier sert à payer les salaires des 5.000 laïcs qui travaillent pour les diocèses et à payer aussi le traitement des quelque 12.000 prêtres qui touchent 1.000 euros par mois. Ces rémunérations ont été revalorisées de 2,5% en 2022 pour faire face à l'inflation.
Les derniers chiffres en 2022, au global des dons et deniers, l'Église a collecté 591 millions d'euros, en augmentation après le gros trou d'air de 2020, année covid, quand les fidèles ne pouvaient pas assister à la messe. Il y a aussi des legs, chaque année, eux, sont classés dans la case ressources exceptionnelles.
Précision importante, ces millions, ce n'est pas une caisse commune, avec redistribution à part équitable entre diocèses. Chaque diocèse vit des dons et du denier versé dans son enceinte. Et il y a de grandes disparités. Selon le dernier bilan, près d'un tiers des diocèses enregistre une baisse de ressources.
La pratique religieuse diminue, le nombre de donateurs aussi, 200.000 en moins sur les 4 dernières années. Certains diocèses, souvent ruraux et moins peuplés, sont dans le rouge. C'est le cas de la Corse par exemple, des diocèses qui, avec les dons, ne parviennent plus à couvrir leurs dépenses de fonctionnement, qui en parallèle, ont fortement augmenté avec l'inflation et la flambée des prix de l'énergie,
On pourrait imaginer que les diocèses les plus riches aident les diocèses en difficulté, il n'en est rien comme le rappel Ambroise Laurent : "Les communautés chrétiennes sont autonomes et responsables et donc si on commence à mettre en place des financements de certains au profit d'autres, on entre dans un système de subvention et un peu d'assistanat."
Il précise : "C'est pas l'esprit, l'esprit c'est de dire : les communautés doivent équilibrer leur fonctionnement, autonomie, responsabilité, contrôle, rigueur. De fait, les solutions c'est d'abord restreindre les dépenses d'effectifs, dépenses immobilières, faire le ménage et effectivement se séparer de presbytères de maisons. Se séparer de ce qui ne sert plus."
Il y aurait aussi une réflexion à mener sur la cartographie et le nombre de diocèses. En France, il y en a une centaine, un par département en regrouper certains, 2 par 2, permettraient une mutualisation des ressources.
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