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Logement : notaires, architectes, déménageurs... Comment la crise impacte de nombreux secteurs

Notaires, architectes, déménageurs... nombreuses sont les professions à ne pas être épargnées par la crise du logement qui perdure dans l'Hexagone.

Des annonces dans une agence immobilière
Crédit : SIPA
RTL ÉVÉNEMENT - Les dégâts collatéraux de la crise du logement
00:04:06
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Mathilde Piqué & Frédéric Perruche - édité par Quentin Marchal
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La crise du logement s'aggrave dans l'Hexagone et ce sont toutes les professions du secteur qui sont touchées de plein fouet. Les constructions sont en chute libre tout comme les achats et la location. L'ensemble du marché se retrouve grippé et les conséquences sont déjà visibles pour de nombreuses personnes, notamment du côté des notaires.

Pour eux, l'immobilier représente plus de la moitié de leur chiffre d'affaires. Sauf que l'an dernier, les transactions ont dégringolé selon les Notaires de France, passant de 1,1 million en 2022 à seulement 900.000 en 2023, soit une baisse de 21%

Notaire à Lyon, maître Julien Sauvigné a perdu près de 20% de son chiffre d'affaires. Il est donc impossible pour lui de garder l'intégralité de ses salariés. "On a eu de la chance puisqu'on a eu des départs volontaires, des démissions et des fins de CDD, ce qui nous a permis d'avoir entre neuf et dix départs sur l'année 2023 pour un effectif de 42-43 personnes", explique-t-il à RTL.

L'obtention d'un prêt immobilier, un parcours du combattant pour les acheteurs

D'autres notaires sont dans une situation bien plus critique. C'est le cas d'un notaire de la banlieue de Nantes, qui souhaite rester anonyme et qui a déjà dû licencier six salariés pour des raisons économiques. Certains craignent aussi de devoir mettre la clé sous la porte.

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"On se fait du souci pour l'année 2024. J'ai l'impression d'être dans un col de vélo où on a déjà bien transpiré, on a bien mal aux jambes mais on ne connaît pas la fin du col et on nous dit que ça va être dur", explique maître Julien Sauvigné. Il va falloir encore mouliner pour arriver au sommet du col puisque le marché est complètement paralysé. 

Avec la hausse des taux d'intérêts, obtenir un crédit est devenu un parcours du combattant pour les acheteurs. Résultat, les prêts accordés l'an dernier ont chuté de 40%, selon l'Observatoire Crédit Logement. Dans le même temps, les prix des biens commencent à baisser mais pas assez comparé à la hausse enregistrée depuis un an.

Des déménagements en chute libre

Au-delà de la perte de chiffre d'affaires pour ces professionnels, ce sont des pans entiers de l'économie qui sont déstabilisés. Dans le secteur du déménagement, l'activité a chuté de 20%, selon leur chambre syndicale. Il y a donc moins de demande mais toujours autant de déménageurs et la concurrence devient donc de plus en plus rude.

Frédérique Dorso, la patronne de Miotto Déménagements à Pantin, en région parisienne regrette ce constat amer : "Nous sommes confrontés à des prix très bas comme il y a beaucoup moins de demande. Certaines entreprises disent 'sauve qui peut', quitte à vendre un déménagement à un bas coût. Cela pose problème parce que vendre à perte aujourd'hui, ce n'est pas possible donc il faut se battre".

Se battre, cela signifie accepter de facturer moins cher certains déménagements et de rattraper la perte sur d'autres affaires. Malgré cette stratégie, les couloirs de l'entrepôt sont de plus en plus vides. La crise s'étend aussi jusqu'aux marchands de meubles, qui ont enregistré une baisse de 2,5% de leur activité en 2023.

Le monde de l'architecture également touché

Cette paralysie du marché pourrait durer encore plus longtemps pour le neuf et donc pour certaines professions qui en dépendent, comme les architectes. Une construction neuve prend du temps, même une fois le marché relancé. 

Il faudra encore attendre pour retrouver un niveau d'activité normal selon Nicolas Alu, architecte en Essonne : "L'immobilier, c'est du temps long. Un projet complet, c'est quatre à cinq ans. Quand on voit que ça commence à s'enclencher comme ça, on sait que ça va demander du temps. On est en train de lancer à la baisse l'immobilier, qui s'enfonce petit à petit. Les projets sont de plus en plus en suspension et de moins en moins nombreux".

Les professionnels du secteur de l'immobilier attendent désormais une réponse forte et rapide du gouvernement. Un chantier colossal pour le tout nouveau ministre du Logement, Guillaume Kasbarian.

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