De part et d’autre de l’Atlantique, les autorités économiques prennent actuellement une décision importante pour l’activité : fixer les taux d’intérêt, c’est-à-dire le coût du crédit, en Amérique et en zone euro. Et sur chacune des deux rives de l’océan, les autorités sont confrontées à un même dilemme.
D’un côté, elles veulent faire baisser l’inflation, ce qui imposerait de ralentir l’activité économique, donc d’augmenter les taux d’intérêt pour renchérir le crédit et ainsi freiner l’investissement et la consommation.
Et de l’autre côté, elles ne veulent pas d’une récession, ce qui imposerait de ne plus monter les taux, surtout après l’avoir fait comme des brutes depuis un an. Or, on ne peut pas à la fois monter et baisser les taux d’intérêt, il faut choisir. Comment est-ce qu’on choisit entre ces deux options ?
On étudie toute une série de chiffres, les prix, les salaires, la consommation, l’emploi… C’est le travail des banques centrales. On essaye de comprendre où en est l’économie. Un peu comme quand on pratique toute une batterie d’examen pour faire un bilan de santé.
Alan Greenspan, qui avait cette responsabilité aux États-Unis dans les années 1990, avait un indicateur fétiche : les ventes de sous-vêtements masculins. Car "quand les hommes se décident à acheter des slips neufs", disait-il, "c’est vraiment qu’ils ont de l’argent à dépenser et que l’activité économique est en pleine santé".
Pour l’Amérique, la décision a été annoncé mercredi soir. Une sorte de compromis a été adopté : les taux ont été montés de 0,25% seulement. C’est une sorte de "en même temps" monétaire : on ne sait pas trop où en est l’économie, donc on tape à l’aveugle. Tout en signalant que la hausse des taux approche de son terme. C’est important, car le système financier commence à faire entendre des craquements inquiétants, sous l’effet des hausses de taux précédentes.
À quoi voit-on cela ? Les faillites de banques américaines. Trois ont disparu depuis le mois de mars. Et depuis deux jours, deux autres sont en graves difficultés. Avec un crédit plus cher, leurs investissements ont perdu de la valeur, les déposants s’inquiètent et retirent leurs fonds pour les mettre dans de plus grosses banques, plus solides, ce qui les assèche complètement. L’état est alors obligé d’intervenir pour les renflouer, car il garantit les dépôts des particuliers.
La décision est attendue pour ce jeudi après-midi. C’est comme aux États-Unis, mais en plus compliqué encore. Car la banque centrale d’Europe, présidée par Christine Lagarde, représente les 20 pays de la zone euro.
Parmi lesquels ceux du Nord, Allemagne en tête, qui sont obsédés par l’inflation et voudraient qu’on la jugule, en remontant encore les taux d’intérêt. Et les pays du Sud, l’Italie ou la France par exemple, plus désireux de préserver la croissance, qui voudraient qu’on fasse une pause.
La politique monétaire dans la zone euro, c’est non seulement de la technique, mais aussi de la vraie politique, pour parvenir à un consensus entre les différents pays aux cultures différentes, aux conjonctures différentes. Bon courage, madame Lagarde.
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