Colère des agriculteurs : convois de tracteurs, blocage du fret, rassemblements... Ce qu’il faut savoir

La France s'apprête-t-elle à vivre une nouvelle vague de la colère des agriculteurs ? Excédés par les mauvaises récoltes, les pertes liées à des maladies animales émergentes et la perspective d'une signature de l'accord de libre-échange avec les pays du Mercosur, les agriculteurs, à travers plusieurs organisations syndicales, se mobilisent à partir de ce dimanche 17 novembre.

Sur le plateau de BFMTV, le président de la FNSEA Arnaud Rousseau a annoncé "82 actions recensées dans 80 départements" chez les agriculteurs pour dénoncer un excès de bureaucratie, la faiblesse des revenus et cet accord qui vise à faciliter les échanges commerciaux entre l'Europe et l'Amérique du Sud et qui entraînerait, selon eux, une concurrence "déloyale". L'objectif n'est pas de "bloquer" ou d'"ennuyer" les Français. Mais "de leur faire passer le message que la situation que vit l'agriculture aujourd'hui est une situation d'urgence, dramatique dans certains endroits", a justifié le patron du principal syndicat agricole. 

Invité ce dimanche du Grand Jury RTL-M6-Le Figaro- Public Sénat, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a évoqué "des limites" aux actions du monde agricole : "pas d'atteinte aux biens, pas d'atteinte aux personnes, pas d'enkystement, pas de blocage durable". "Sinon, prévient-il, ce sera tolérance zéro. S'il y a un enkystement, nous n'hésiterons pas à mobiliser les forces mobiles."

Où sont prévues les premières actions ?

Pour Arnaud Rousseau, ces actions vont prendre "corps ce (dimanche) après-midi en Ile-de-France, lundi 18 et mardi 19 novembre, essentiellement dans les préfectures et sous-préfectures, et sur les avenues et les ronds-points de l'Europe, alors que s'ouvrira demain le G20 au Brésil". Ajoutant auprès de l'AFP que la mobilisation pourrait reprendre "en janvier" s'ils n'obtenaient pas satisfaction.

En Ile-de-France, un point de blocage a été organisé ce dimanche dans les Yvelines (réunissant près de 300 agriculteurs), sur la RN118 en direction de Paris à hauteur de Vélizy-Villacoublay. La préfecture des Yvelines a alerté sur des "perturbations" de circulation jusqu'au lundi 18 novembre à 14 heures.

En Essonne, la préfecture a annoncé une circulation "perturbée dès 17 heures", également sur la RN118 dans le sens province-Paris. Les bretelles d'accès à la N118 sur la RD444 seront fermées au niveau de Bièvres à compter de 17h30.

La plupart des manifestations, blocages et convois de tracteurs commenceront lundi 18 novembre au matin dans de nombreuses villes de France, d'Arras, à Strasbourg, en passant par Dijon et Le Havre. Au Mans (Sarthe), les professionnels ont prévu de bâcher les panneaux des communes. En Isère, comme l'a précisé France Bleu, les adhérents de la FNSEA se mobiliseront à Chimilin, Rives et Sablons, où ils occuperont un rond-point tout en organisant des barrages filtrants entre 15 heures et 22 heures. 

Vers un blocage du fret alimentaire ?

Dans l'Hérault, le rendez-vous est donné à partir de 11 heures, devant la préfecture, à Montpellier, a annoncé Midi Libre. Dans les Deux-Sèvres, après "une opération de bâchage des panneaux des communes ce dimanche en soirée un peu partout dans le département", à partir de lundi, "tout se passera à Niort", a détaillé dans La Nouvelle République Aidan Robert, secrétaire des Jeunes agriculteurs des Deux-Sèvres (JA79). À Arras (Pas-de-Calais), la FDSEA 59-62 donne rendez-vous à 19 heures à la Direction départementale des territoires et de la mer. 

"Nous irons devant les préfectures mardi 19 novembre pour rappeler nos revendications" a souligné vendredi à Ouest France la présidente de la Coordination rurale (deuxième syndicat agricole français), Véronique Le Floc'h. Et de poursuivre : "Si nos demandes restent sans réponse, à partir du 20 novembre, nous allons bloquer le fret alimentaire. Les centres logistiques de la grande distribution sont visés. D'abord dans le sud-ouest de la France. Car selon elle, "on aimerait montrer aux consommateurs ce que serait un magasin approvisionné qu'avec des produits français".

Auprès de l'AFP, Arnaud Rousseau a déclaré pour sa part n'avoir pas "envie de prendre en otage la période de Noël qui est une période de consommation de nos produits". Il affirme cependant que la mobilisation pourrait reprendre "en janvier" s'ils n'obtenaient pas satisfaction.

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