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Macron s'attaquera-t-il aux grandes entreprises et aux plus riches ?

ÉDITO - Le président de la République a refusé de rétablir l'impôt sur la fortune, mais a promis de faire payer des impôts aux grandes entreprises et aux plus riches.

Emmanuel Macron lors de sa réception des maires à l'Élysée mercredi 21 novembre.
Emmanuel Macron lors de sa réception des maires à l'Élysée mercredi 21 novembre.
Crédit : Thibault Camus / POOL / AP / AFP
Macron s'attaquera-t-il aux grandes entreprises et aux plus riches ?
00:03:09
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Si Emmanuel Macron a refusé de rétablir l'impôt sur la fortune, il a dit vouloir mettre en place de nouvelles mesures contre l’évitement fiscal à la fois des multinationales et aussi des dirigeants français exilés. Les évaluations sur ces fuites sont sujettes à débat. 

À l’échelle mondiale, 40% des profits des multinationales et 8% des fortunes des ultra riches seraient délocalisées dans les paradis fiscaux. Si on rapporte ça à la France, dont 25% des profits seraient délocalisés, les pertes s’élèvent à 20 milliards d’euros. 

La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, promet que les entreprises vont payer leur dû en France. C’est l’engagement présidentiel. Mais ça signifie pas que c’est un objectif atteignable. Certaines entreprises fraudent, on devrait pouvoir les épingler. Pour les autres, c’est-à-dire le CAC40, les multinationales, les filiales de groupes étrangers, ça va être compliqué. Car elles font de l’optimisation fiscale : elles payent très peu d’impôts, mais elles restent dans les clous de la loi. 

Des mesures difficiles à mettre en place

Que peut faire Macron face à ces subtils montages ? Il pourrait contrôler plus durement les transferts artificiels des profits qui sont produits en France vers les pays qui font du dumping fiscal. Mais ça va être difficile car il faudrait convaincre les Pays-Bas, le Luxembourg, l’Irlande de jouer le jeu. Il pourrait aussi faire un exemple avec les Gafa, ces sociétés expertes en évasion fiscales, avec une taxe spécifique. 

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Et ça n’est pas plus facile avec les grandes fortunes. Pour les fraudeurs d’envergure on pourrait “japoniser” les sanctions - à l’instar de ce que vit en ce moment Carlos Ghosn. Cela refroidira les ardeurs. Mais pour les exilés, c'est quasi impossible de rectifier le tir, car tous les citoyens français qui vivent plus de 6 mois à l’étranger peuvent choisir d’être imposé dans ce pays d'accueil. 

Pour les faire payer en France, il faudrait réviser environ 130 accords internationaux qui sont très réglementés dans le cadre du statut de résident fiscal. Ça voudrait dire 130 batailles juridiques internationales pour détricoter cette affaire. Pas sûr que la France en tire profit. 

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