Le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, a présenté, mardi 26 janvier, les ajustements de son plan de soutien à l'élevage. Après le plan d'urgence de 600 millions mis en place entre juin et septembre derniers, 290 millions d'euros supplémentaires doivent être débloqués en ce début d'année.
Une semaine avant cette annonce, Xavier Beulin, président de la Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles expliquait que les éleveurs avaient le sentiment de ne plus avoir de ministre. Aujourd'hui, il reste sceptique : "On n'a pas été concerté sur le sujet. D'abord, il faut se méfier sur les centaines de millions parce qu'on joue beaucoup avec ; ce qui revient concrètement aux agriculteurs c'est beaucoup moins que ça. Il s'en perd beaucoup en route", prévient-il.
L'enveloppe annoncée reste néanmoins primordiale pour faire face aux deux crises sanitaires que connaît la France. La première qui date de l'automne, avec la fièvre catarrhale des bovins et des ovins. La deuxième, c'est la grippe aviaire qui touche les élevages de palmipèdes dans le Sud-Ouest. L'aide de Stéphane Le Foll était donc très attendue. "Je note d'ailleurs que c'est une forme de retour juste aux agriculteurs", précise Xavier Beulin. "Parce que nous avions un fonds de calamité agricole de 250 millions d’euros qui a été tout simplement pompé, siphonné à l'automne dernier par la loi de finance."
Cela va-t-il calmer la colère des agriculteurs, qui gronde depuis des mois ? C'est un premier geste mais sans doute insuffisant. Pour le président de la FNSEA il faudrait avant tout réunir les acteurs du secteur autour de la table. "Ce que je regrette dans toute cette affaire c'est que l'on soit dans l'incapacité aujourd'hui d'avoir une vraie discussion professionnelle avec l'ensemble des acteurs de la filière, sur les niveaux de prix qui doivent revenir aux éleveurs", explique-t-il. "Tout le monde est co-responsable, mais quand on arrive à ce niveau de prix ce n'est plus tenable", juge Xavier Beulin qui n'estime pas normal que "le producteur soit finalement le seul maillon en difficulté, voire même en péril."
Le représentant du monde agricole souhaite donc trouver une solution durable, qui permette aux exploitants de vivre de leur travail. D'après lui, le recours aux "rustines" est bien trop systématique en France et cela contribue à entretenir l'image des agriculteurs sous-perfusion de l'État. Le président de la FNSEA donne donc des pistes de travail au gouvernement pour sortir de la crise : "Ce qui est important c'est qu'on allège les trésoreries pour le moment, parce que les exploitations ne tiennent plus. Il y a des dépôts de bilan toutes les semaines. Mais il faut que, dans le même temps, le gouvernement tiennent les engagements sur des mesures structurelles".
Les normes, la réglementation et les coups sociaux sont autant d'aspects qui doivent être retravaillés pour être adaptés aux réalités du monde agricole, aujourd'hui. L'agriculteur ne comprends pas, par exemple, pourquoi les entreprises de sa filière ne bénéficient pas du CICE. "Il faut que sur l'ensemble de ces charges nous nous mettions au niveau de nos voisins", lance-t-il. Pour tout cela, le gouvernement doit agir à Paris, mais aussi à Bruxelles afin de permettre aux professionnels du premier pays agricole d'Europe d'être compétitifs.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte