La banane française est-elle en train de disparaître ?
Face à la concurrence internationale, la banane française, principalement produite aux Antilles, voit sa part de marché en baisse. Entre coûts de production élevés et normes environnementales strictes, ce fruit "made in France" peine à rivaliser avec ses concurrents étrangers.
Les bananes illustrent les difficultés rencontrées par les fruits "made in France" face à la concurrence internationale. Dans le rayon fruits et légumes de votre hypermarché, la banane peut être française lorsqu'elle provient des Antilles, ou étrangère, souvent d'Équateur.
La différence majeure entre ces deux origines réside dans le prix. Le coût de production d'une banane française est 40 à 50 % plus élevé que celui d'une banane produite ailleurs. Cela explique la chute des ventes de bananes françaises, qui sont passées de 40 % à 20 % du marché en 15 ans. La banane française est en voie de disparition.
Comment expliquer cet écart de coût de production entre la France et l'étranger ? Principalement par le coût du travail. Les cueilleurs récoltent les bananes manuellement, puis les coupeurs les découpent dans les bananeraies. En France, ils sont payés environ 15 euros de l'heure, charges comprises, en raison des salaires minimaux. En Équateur, par exemple, le salaire des travailleurs est trois fois inférieur pour le même travail.
Des normes environnementales différentes
Les normes environnementales diffèrent également. Aux Antilles, seules trois molécules chimiques sont autorisées. En Équateur, c'est dix fois plus, et les produits sont moins chers car jugés plus nocifs pour l'environnement et la santé. En conséquence, les rendements agricoles ne sont pas comparables. Aux Antilles, on produit environ 30 tonnes de bananes par hectare et par an, contre le double en Équateur. C'est pourquoi il est malheureusement logique que la banane française soit plus chère et donc moins vendue.
De plus, en 15 ans, les droits de douane sur les bananes ont diminué de 60 %. Cette baisse, due au libre-échange, facilite l'importation de bananes moins chères, au détriment des fruits français, comme la banane antillaise.
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