Mac Lesggy revient dans cette chronique sur l'agriculture urbaine. Très à la mode actuellement, elle revient régulièrement dans les médias et les journaux télévisés. Mais qu'est-ce que l'agriculture urbaine ? Est-ce que cette pratique est plus écologique que l'agriculture conventionnelle ?
Rappelons d'abord que l'agriculture urbaine est une agriculture de petite échelle, ou plutôt un jardinage à grande échelle qu’on pratique au cœur des villes : potagers urbains, collectifs ou individuels, au sol, ou sur des toits d’immeubles, ou même dans des hangars ou des containers éclairés par de la lumière artificielle. Elle contribue ainsi à la production locale de nourriture et à la durabilité de l'environnement.
A priori cela parait être une bonne idée, car aujourd'hui, l’essentiel des consommateurs est en ville, donc on rapproche les lieux de production agricole avec les lieux de consommation. De cette façon, on minimise la distance sur laquelle on doit transporter la production, car le transport représente du carburant et le carburant émet des gaz à effet de serre. Ainsi, l’agriculture urbaine émet moins de gaz à effet de serre que l’agriculture traditionnelle.
Cependant, des chercheurs de l’Université du Michigan ont étudié le bilan carbone de l'agriculture urbaine sur plusieurs sites, aux États-Unis bien sûr, en France, en Pologne et en Angleterre. Les résultats sont alarmants, car les fruits et légumes issus de l’agriculture urbaine ont un bilan carbone 6 fois supérieur à ceux de l’agriculture conventionnelle.
En effet, l'agriculture urbaine se déroule sur des petites surfaces, qu’il a fallu aménager avec des plates-bandes surélevées, des apports de terre, des infrastructures pour le compostage, et comme pour le conventionnel, de l’arrosage, des apports de fertilisants et des pesticides, bio ou non, du transport, etc.
Tout ce processus nécessite de l’énergie, donc du pétrole, et émet des émissions de CO2 pour une production diversifiée et intéressante mais pour une faible quantité.
En agriculture traditionnelle, on produit généralement une seule culture sur une seule et grande parcelle : ce qui résulte des quantités importantes et permet des économies d’échelle sur l’irrigation, les traitements, le travail du sol.
Voilà pourquoi, une carotte "urbaine" émet 4 fois plus de CO2 pour sa production qu’une carotte conventionnelle. De même, une salade "urbaine" émet 5 fois plus qu’une salade conventionnelle, souligne Mac Lesggy.
Il y a des exceptions, souligne Mac Lesggy, notamment quand on produit des tomates conventionnelles sous serre chauffée, ou que l'on fait venir en France des asperges d’Amérique du Sud, dans ces cas-là, l’agriculture urbaine est compétitive.
C’est d’ailleurs pour cette raison qu'elle a une utilité spécifique : faire pousser près de chez soi des fruits ou des légumes au lieu de faire venir de très loin des produits à consommer. Les chercheurs soulignent aussi l’utilité sociale de ces potagers urbains.
Mac Lesggy rappelle le bien-être que procure la présence de la nature au cœur des villes : "Cela fait toujours du bien, on en profite, mais on se rappelle qu’en matière d’empreinte carbone, et donc de respect du climat, l’agriculture conventionnelle a une sacrée longueur d’avance".
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