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JO Paris 2024 : certains salariés devront travailler sept jours sur sept, les syndicats furieux

Le décret permet "aux établissements connaissant un surcroît extraordinaire de travail" de faire travailler leurs salariés sept jours sur sept. Une dérogation applicable au plus deux fois par mois, précise le texte de loi.

L'Arc de Triomphe illuminé par des images sportives en vue des JO 2024, le 31 décembre 2016 à Paris
Crédit : LIONEL BONAVENTURE / AFP
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Martin Pereira & AFP
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Moins de repos pour cause de JO : le gouvernement a publié vendredi 24 novembre, sous les protestations syndicales, un décret permettant de suspendre le repos hebdomadaire dans les entreprises qui participeront à l'organisation ou la diffusion des Jeux olympiques de Paris. Cette dérogation au repos hebdomadaire obligatoire est accordée "aux établissements connaissant un surcroît extraordinaire de travail pour les besoins de captation, de transmission, de diffusion et de retransmission des compétitions organisées dans le cadre des Jeux olympiques de 2024 ainsi que pour assurer les activités relatives à l'organisation des épreuves et au fonctionnement des sites liés à l'organisation et au déroulement des Jeux olympiques", indique le décret.

La dérogation de près d'un mois déborde la période des Jeux strictement dite : elle commence le 18 juillet, huit jours avant le début des Jeux, et s'achève le 14 août, trois jours après leur fin. Le décret précise qu'un repos compensateur "au moins égal à la durée du repos suspendu [sera] accordé aux salariés concernés immédiatement" après la période de dérogation. Le repos hebdomadaire pourra être supprimé "deux fois au plus par mois", indique de son côté l'article de loi qui prévoit cette possibilité de suspension du repos hebdomadaire (article L3132-5 du code du travail).

Par ailleurs, "les heures de travail ainsi accomplies le jour du repos hebdomadaire [seront] considérées comme des heures supplémentaires", selon la même source. La Direction générale du travail doit prochainement préciser les emplois concernés par le dispositif, selon des sources anonymes proches du dossier.

"On ne va pas lâcher !"

"C'est vraiment incroyable", s'est ému Cyril Chabanier, président de la CFTC qui s'était opposé à cette disposition. "On ne va pas lâcher !", assure-t-il, "on va voir avec le gouvernement pour modifier ça, parce qu'en l'état ce n'est pas possible".

Denis Gravouil, secrétaire général de la CGT-Spectacle, dénonce, lui "une volonté de répondre au lobbying du comité d'organisation des JO et de ses prestataires". "C'est une entorse inacceptable à la charte sociale et environnementale des JO", dit-il, regrettant que le gouvernement ait "balayé tous les arguments des syndicats". "Nous allons étudier tous les recours possibles devant les juridictions françaises et européennes."

"Le décret est fatalement une dérogation, une transgression au droit du travail", déplore le secrétaire confédéral de Force ouvrière, Pascal Lagrue, qui, à l'instar de ses collègues syndicalistes, a appris la publication du décret par la presse.

"Peut-être aurait-il mieux valu embaucher"

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Selon l'avocat spécialiste en droit du travail Eric Rocheblave, avec la possibilité de suspendre "deux fois au plus par mois" le repos hebdomadaire, "on va avoir des salariés qui vont travailler trois semaines d'affilée, avec un jour de repos la troisième semaine". "Le repos, c'est quelque chose de fondamental pour un salarié, c'est une contrepartie d'un travail", dit-il à l'AFP, en s'inquiétant des "risques d'accident du travail" et des "conséquences sur la santé mentale et physique" des personnes concernées. Plutôt que de supprimer ce repos hebdo, "peut-être aurait-il mieux valu embaucher", ajoute l'avocat. 

"On nous a dit que 4.000 à 5.000 personnes pourraient être concernées" par ce décret, sur les "200.000 salariés (qui) auront une activité orientée vers les JO", a indiqué Bernard Thibault, ancien secrétaire général de la CGT qui siège au Comité d'organisation des JO de Paris. Néanmoins, l'ancien leader syndical, jugeant "trop vague" le périmètre d'application de ce décret, se veut prudent.

Il appelle à "mettre en place un dispositif pour avoir connaissance des entreprises qui demanderont une dérogation" et un contrôle avant la mise en place. Plusieurs secteurs d'activités vont faire face à une activité soutenue et continue pendant les JO, et notamment les médias. Ainsi, les JO occuperont la quasi-totalité du temps d'antenne de France 2 et France 3, laissant seulement la place aux JT d'information et aux émissions religieuses du dimanche matin.

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