INVITÉE RTL - Un nouveau jour férié de solidarité pour sauver les Ehpad ? La sénatrice Anne Souyris veut "aller plus loin"

Les Ehpad publics sont dans une situation catastrophique, avec 800 millions d'euros de déficit en 2023. Le Sénat tire la sonnette d'alarme et propose une vingtaine de solutions pour redresser la barre, dont l'instauration d'une nouvelle de journée de solidarité. Anne Souyris, sénatrice écologiste, est l'invitée de RTL Midi, pour expliquer ce rapport et son opposition à la suppression d'un nouveau jour férié.

Les 800 millions d'euros ne concernent que le "public hospitalier". "Donc en fait, il faudrait aller plutôt vers les deux milliards si on voulait vraiment améliorer les choses. Ce sont des questions uniquement d'inflation non compensée par l'État. Et donc un système vraiment à revoir de tarification de manière urgente", estime la sénatrice.

Concernant les établissements privés, "les Ehpad privés à but non lucratif ont une situation critique également à cause de l'inflation. Le privé lucratif n'est pas en mauvaise situation, même s'il a diminué par deux ses bénéfices", explique-t-elle, avant d'insister : "800 millions, c'est juste pour être à flot et être la tête hors de l'eau".

L'application d'une nouvelle journée de solidarité ferait peser, selon l'ancienne adjointe à la mairie de Paris, tout l'effort sur les salariés. "Pour l'instant, ça n'a pas du tout été rentable, la première [journée de solidarité]. Donc, d'un point de vue de pure efficacité... Si on en faisait une deuxième, on dit entre 1,7 milliard et 3 milliards. Ce n'est pas non plus des chiffres colossaux".
 
Le vrai sujet, selon Anne Souyris, c'est la "maltraitance institutionnelle". "C'est-à-dire qu'actuellement, il n'y a pas assez de personnel, il n'y a pas assez d'investissements, il y a des Ehpad où les gens n'ont plus envie d'amener leurs personnes âgées parce qu'ils ont peur pour elles, et parfois avec raison, et parfois, et souvent même, sans que le personnel soignant ne soit pour quoi que ce soit. Simplement, ils ne sont pas assez nombreux. Donc, il faut aller plus loin que les 800 millions", clame-t-elle.

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