La mère de l'actrice Sandrine Bonnaire avait 84 ans quand elle est décédée, l'été dernier dans un Ephad de Saintes en Charente-Maritime. Rapidement, la comédienne est convaincue que cette mort aurait pu être évitée et qu'elle était directement liée à la prise en charge défaillante de sa mère dans cet établissement. Aujourd'hui, une enquête préliminaire a été ouverte.
"C'est un soulagement, réagit Sandrine Bonnaire sur RTL, ce 30 mai 2024. Je suis contente que le dossier ait été retenu. Il y a eu une enquête en cours auprès de la PJ de La Rochelle qui a été mandatée pour cette enquête."
"Il y avait déjà beaucoup de choses qui n'allaient pas, raconte Sandrine Bonnaire. On avait averti la direction, son environnement médical, le médecin traitant, tous les gens qui étaient censés l'accompagner. À plusieurs reprises, on a alerté. Et puis, la négligence est aussi sur le fait qu'on vous dit que non, tout va bien, que ce n'est pas ceci, ce n'est pas cela. Après son décès, des médecins ont constaté que son décès était lié à une déshydratation et à une occlusion intestinale qui auraient pu être évitées."
Au-delà de cette fin de vie, Sandrine Bonnaire explique qu'elle avait remarqué certains manquements dans les soins quotidiens des résidents. "La toilette, les soins médicaux, la nourriture et la prise de médicaments, égraine Sandrine Bonnaire. Personne n'était là pour vérifier si elle les prenait bien ou pas. Les médicaments ne sont pas donnés par les infirmiers, ils sont donnés par les auxiliaires. C'était déposé sur un plateau et puis l'aide-soignante ou les soignants partaient. Ce n'est pas contre les soignants [que je dis ça], évidemment. C'est tout un système qui ne va pas. C'est tout un dysfonctionnement. Quand vous avez 90 résidents pour trois soignants, une infirmière... pour l'ensemble de l'établissement, regrette-t-elle. Les gens n'ont pas le temps de faire leur travail, ils n'ont pas le temps de le faire bien."
"On a constaté [ces dysfonctionnements] assez vite. Mais bon, il y a toujours de bonnes excuses. Au départ, vous les croyez. Et puis, les gens étaient plutôt sympathiques à la base. C'est vrai que ce qui revient tout le temps, c'est ce dysfonctionnement : nous n'avons pas assez de personnel, nous n'avons pas assez de ceci, de cela, de moyens. Mais au-delà de ça, nous avons aussi constaté des négligences auprès de certaines personnes. Il y a notamment une personne qui était très désagréable".
"Par exemple, on avait demandé à ce qu'il y ait un micro-ondes dans sa chambre. On a fini par l'obtenir, deux mois avant le décès de notre maman, pour lui faire réchauffer des plats parce que la nourriture était vraiment infecte. C'est une nourriture qui est la même que l'hôpital de Saintes et ma mère ne voulait pas manger cette nourriture, donc mes sœurs lui préparaient des plats. Il fallait les réchauffer au micro-ondes. Eh bien, parfois, ce n'était pas fait. Ça les emmerdait, excusez-moi du mot, mais... ils ne faisaient pas chauffer son plat", affirme la comédienne.
Lorsque la mère de Sandrine Bonnaire est entrée dans cet établissement, elle ne souffrait d'aucune pathologie particulière. Elle était en assez bonne santé avec des difficultés pour se déplacer, concède Sandrine Bonnaire. "C'était une femme vraiment très vaillante, avec la pêche. Elle avait beaucoup de mal à marcher. C'est pour ces raisons-là qu'on a mise en Ehpad parce qu'elle tombait régulièrement. Mais pour le reste, ça allait très bien", confie l'actrice au micro de RTL.
Après avoir lancé son appel au décès de sa mère, Sandrine Bonnaire n'a pas eu l'impression que les pouvoirs publics prenait en compte son témoignage. "Non, les pouvoirs publics ne m'ont pas du tout sollicitée après ma prise de parole. Seulement, il y a le ministère de la Culture qui m'a appelée en me disant que l'ancienne ministre de la Famille allait me contacter, ce qui n'a jamais été fait. Et j'ai trouvé très étrange que ça passe par le ministère de la Culture...", souligne-t-elle.
"J'ai reçu énormément de témoignages et puis cet Ehpad de la Recouvrance, je peux aujourd'hui le citer, situé à Saintes, il n'y a pas que ma maman, il n'y a pas que notre famille. J'ai plein de témoignages de gens qui ont mis leurs parents là-bas et pour qui ça a été aussi un gros souci. Nous ne sommes pas la seule famille au sein de cet Ehpad qui avons eu des problèmes", poursuit-elle.
Sandrine Bonnaire a tenu aussi à expliquer à quel point il était difficile pour les familles de trouver d'autres places dans ces établissements spécialisés, même si des problèmes étaient détectés par des proches. "Les places sont chères, à tout point de vue. Déjà, cet établissement-là, on a eu du mal à l'obtenir. Il restait une place à Recouvrance, donc on a pu la prendre. Et puis, changer quelqu'un d'âgé d'environnement, ce n'est pas toujours simple. Une personne âgée, on ne la déplace pas comme ça. Ça la déstabilise assez vite. Et puis ma maman, elle aimait bien être dans ses repères", conclut Sandrine Bonnaire.
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