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Insee : des données "haute fréquence" pour mieux analyser l'économie française

ÉDITO - L'Insee a publié sa note de conjoncture mardi 15 décembre. Le document nous offre une photographie de l'économie en temps réel grâce aux indicateurs "haute fréquence" qu'utilise l'Institut depuis peu.

Le logo de l'Insee (Illustration).
Le logo de l'Insee (Illustration).
Crédit : AFP
Insee : des données "haute fréquence" pour mieux analyser l'économie française
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François Lenglet - édité par Valentin Deleforterie
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L'Insee est capable d'estimer précisément la croissance de notre pays pour les mois de novembre et de décembre, alors que les données officielles, classiques, celles du chiffre d'affaire des entreprises, n'ont pas encore été collectées. L'Institut utilise ce qu'on appelle les indicateurs "haute fréquence". 

Ce sont des données disponibles immédiatement, très partielles, mais représentatives de l'activité. Par exemple les tickets de carte bancaire, qui témoignent de notre consommation. Il peut également s'agir du trafic routier, celui des voitures comme celui des camions. Ou encore des recherches sur Google à partir de mots-clés comme "train", "vol", "restaurant", "théâtre", dont la fréquence marque la propension des ménages à voyager et à sortir. 

Un indicateur de mobilité, fait là encore par Google, est aussi utilisé, de même que la mesure des décibels dans les villes. Plus la croissance est forte, plus nous nous déplaçons, et plus le bruit dans nos agglomérations est élevé.

Un outil fiable

C'est ainsi que l'INSEE a mesuré, dès le printemps, la perte d'activité causée par le premier confinement, en l'évaluant à une chute d'un tiers par rapport à la normale. Les mesures postérieures ont confirmé la justesse de l'estimation

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Au point que ces données ultra-haute fréquence, jusqu'ici ignorées par les statisticiens, vont probablement faire partie désormais de leur boîte à outils. À l'origine, l'INSEE s'était tourné vers ces données justement parce que la situation de mars-avril était extraordinaire et que les instruments de mesure traditionnels n'étaient pas pertinents. 

C'est exactement comme lorsqu'un économiste américain, Simon Kuznets, a créé l'indicateur du PIB, en 1931-1932, pendant la crise des années 1930, elle aussi complètement inhabituelle. Le PIB a depuis été généralisé dans les pays développés après la Seconde Guerre mondiale, et standardisé peu à peu pour permettre les comparaisons internationales.
 
Il est probable que les indicateurs de l'INSEE restent, grâce à leur fiabilité et leur instantanéité. C'est assez appréciable pour conduire une politique économique ou, si l'on est une entreprise, mener un programme d'investissement et savoir exactement ce qu'il se passe.

Une forte chute de l'activité

D'après les indicateurs, l'activité économique française était à -12% en novembre et elle devrait être à -8% en décembre. C'est une chute d'activité forte, mais trois fois inférieure à celle du premier confinement. 

Quant à l'emploi, il devrait chuter de 300.000 postes lors de ce dernier trimestre 2020, après un fort rebond de 400.000 au troisième trimestre. Sur l'ensemble de l'année 2020, le PIB total devrait chuter de 9%. Et l'emploi, de 700.000 postes, salariés et indépendants réunis. 

Pourtant, le pouvoir d'achat des Français ne devrait diminuer que de 0,9%. Une chute dix fois moins importante que celle du PIB, grâce aux politiques de soutien au revenu comme le chômage partiel