Les émeutes, qui ont embrasé la France pendant près d'une semaine, ont déjà causé un préjudice de 650 millions d'euros. Ces chiffres, donnés par la fédération de l'assurance France Assurance et révélés par RTL, ne sont cependant pas définitifs. Les victimes ont en effet un mois pour faire les démarches. Le montant de ces dégâts est énorme et constitue une ardoise totalement atypique pour le monde de l'assurance. Une catastrophe naturelle, comme une inondation suite à des pluies cévenoles, coûte en moyenne 500 millions d'euros. Le chiffrage donné par France Assurance est déjà trois fois plus élevé que lors des émeutes de 2005. En quatre jours, les émeutes ont ainsi fait trois fois plus de dégâts qu'en un mois de débordements en 2005.
Les montants sont élevés car les dégâts portent sur des biens commerciaux, professionnels et sur des bâtiments publics. En tout, les assureurs ont ouvert à ce jour 11.300 dossiers. 55% des procédures concernent des commerces, des magasins et des locaux professionnels. Cela correspond à ce qu'on a pu voir en image avec des établissements pillés et incendiés. 35% des dossiers concernent des biens publics : du mobilier urbain, des bâtiments municipaux, des établissements scolaires. Et seulement 10% des cas sont des particuliers qui déclarent des voitures incendiées ou des dégradations à leur domicile.
En 2005, 82% des dossiers concernaient des dégâts sur les voitures des particuliers. L'indemnisation était beaucoup moins lourde : 204 millions d'euros, alors que les échauffourées avaient duré un mois. Mais une voiture coûte beaucoup moins cher qu'un fonds de commerce et tous les dossiers n'ouvrent pas à indemnisation : il faut que la voiture ait encore une valeur marchande, et on a souvent des véhicules anciens dans les quartiers. C'est à l'image de la France, puisque l'âge moyen du parc automobile est de 10 ans. Les émeutes en banlieue pénalisent doublement les habitants : ils n'ont plus de voiture (et parfois ils n'ont plus de transports en commun) pour aller au travail et leur automobile ne valait plus grand-chose à l'Argus. Ils sont donc mal remboursés.
Si l'ardoise grimpe aussi haut, c'est aussi parce qu'il faut rembourser les professionnels sur la perte d'activité. Ceux qui ont souscrit à la clause "perte d'activité" ou "perte d'exploitation" vont pouvoir bénéficier d'une prise en charge du manque à gagner, en attendant les travaux et la remise en service de leurs boutiques. Mais sur ce point, il va y avoir des préjudices pour bon nombre de commerçants et pour les habitants de ces quartiers, ce qui est injuste. Car un commerce sur deux a souscrit la clause "perte d'exploitation" en moyenne, et on risque d'avoir des zones urbaines laissées à l'abandon où les commerçants vont préférer partir plutôt que rénover pour rouvrir.
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