C'était une proposition de Bruno Le Maire, le ministre de l'Économie. Mais elle ne verra pas finalement pas le jour sous la pression des représentants des agriculteurs : le gouvernement n'autorisera pas les promotions à 50% sur les produits alimentaires.
Après avoir reçu mardi matin la présidente de la FNSEA Christiane Lambert et Arnaud Gaillot, président des Jeunes agriculteurs (JA), le ministre "s'est engagé à ne pas mettre en œuvre cette proposition, qui n'était encore qu'une suggestion, à l'issue de la mission confiée à l'Inspection générale des finances (IGF)" sur la formation des prix alimentaires, explique le ministère de l'Économie à l'AFO.
Actuellement, les distributeurs de produits alimentaires ne peuvent proposer des promotions qu'à hauteur de 34%, une règle censée protéger la rémunération des producteurs. Bruno Le Maire avait annoncé lundi le lancement d'une enquête de l'IGF pour vérifier la formation des prix des produits alimentaires en cette période d'inflation, notamment après que le président du comité stratégique des centres E. Leclerc, Michel-Edouard Leclerc, avait jugé "suspectes" certaines hausses de prix demandées par les industriels.
Cette piste de réflexion a suscité une levée de boucliers dans le secteur agricole, Christiane Lambert ayant répondu que ce n'était "pas la bonne réponse". "Cela reviendrait à renforcer la pression sur les entreprises et les agriculteurs, qui sont déjà étranglés par les hausses de leurs coûts de production", s'inquiétait aussi l'Ania, principale organisation de l'agroalimentaire.
Le ministre a "entendu" et "compris les inquiétudes" des agriculteurs sur les conséquences éventuelles d'une telle mesure sur la juste rémunération des producteurs, explique Bercy, où on juge inutile de "d'attiser les angoisses" dans le monde agricole.
Dans un communiqué, le syndicat majoritaire FNSEA et les JA se sont félicités d'une "clarification de la position du ministre" : "il était capital d'envoyer un message clair de soutien aux agriculteurs et aux entreprises. Il était également important d'adresser ce message à certains acteurs de la distribution qui n'ont de cesse de vouloir détricoter les EGAlim (la loi alimentation votée en 2018, ndlr) à leur seul profit", commentent-ils.
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