Selon les données de l'OCDE, qui analyse la situation économique des 38 pays les plus développés (Europe, Amérique et Asie), la France se classe effectivement en tête, avec 46,1% du PIB consacré aux prélèvements obligatoires. En comparaison, la moyenne des pays de la zone euro s'établit à 41,7% (soit environ 5 points de moins). Quant à la moyenne pour l'ensemble de l'Union européenne et des pays de l'OCDE, elle est respectivement de 41% et 34%.
Le concept de "prélèvements obligatoires" inclut à la fois les impôts directs (comme l'impôt sur le revenu ou la taxe foncière), les cotisations sociales prélevées sur les salaires (telles que la CSG), ainsi que les impôts indirects, comme la TVA ou les taxes sur les carburants.
Concrètement, un taux de prélèvement obligatoire de 46,1% signifie que pour chaque 100 euros générés par le travail des Français, des entreprises et des administrations, l'État en récupère 46. Cela représente environ 1.200 milliards d'euros par an. Cet argent est ensuite redistribué, notamment pour financer les retraites, qui absorbent 25% des recettes fiscales. Ainsi, bien que le niveau d'imposition en France soit élevé, la redistribution est également importante. Cependant, un des problèmes soulevés est que ceux qui paient le plus ne sont pas toujours ceux qui bénéficient le plus de cette redistribution.
Non, la France n'a pas toujours été en haut du classement. Pendant longtemps, le pays se situait dans la moyenne mondiale. En 1959, les prélèvements obligatoires représentaient 31% du PIB. Cependant, en 1981, ce chiffre a franchi la barre des 40%, et il n'est jamais redescendu depuis. Cette augmentation des prélèvements est notamment liée à la gestion des déficits et à l'accumulation de la dette.
Le phénomène peut s'expliquer par un cercle vicieux : à chaque nouvelle crise ou problème, la solution consiste souvent à accorder une niche fiscale, un chèque, une subvention, ou encore une ligne de crédit exceptionnelle. Lorsque des efforts budgétaires sont nécessaires, la solution privilégiée reste l'augmentation des impôts, car une croissance économique très dynamique est rarement au rendez-vous pour compenser ces dépenses.
Lors de la crise du Covid-19, par exemple, c'est la Sécurité sociale qui a financé les tests, tandis que l'État a pris en charge l'indemnisation du chômage partiel. Plus récemment, face à la hausse des prix de l'essence et de l'électricité après la guerre en Ukraine, l'État a instauré un bouclier tarifaire, prenant à sa charge une partie de la facture. Ces mesures creusent le déficit, et, à terme, elles doivent être financées. Lorsque d'autres solutions s'avèrent insuffisantes, l'impôt reste le dernier recours.
Ainsi, le modèle de "l'État providence", ou "État nounou", né en 1981, s'appuie sur une capacité à puiser dans les ressources des contribuables pour faire face aux crises et maintenir un niveau élevé de protection sociale.
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