Immersion sur une plateforme pétrolière de TotalEnergies au Congo
REPORTAGE - Pour que le carburant arrive à la pompe, il faut d'abord que le pétrole soit extrait, comme sur la plateforme Likouf, au Congo.
Les dernières consignes de sécurité sont données sur le tarmac de l’aéroport de Pointe-Noire. L'hélicoptère décolle ensuite vers le FPU Likouf. FPU, pour Floating Production Unit, l’une des quatre plateformes en mer de TotalEnergies au Congo. Après 80 km de vols au-dessus de l’océan Atlantique, la plateforme apparaît.
Il s'agit d'un immense paquebot, de 250 m de long et 44 m de large. Des tuyaux blancs et jaunes serpentent et donnent l'impression que la plateforme est recouverte d'un échafaudage. En plein milieu de cette structure, sont présents les puits de forage pour récupérer et traiter les gisements de pétrole.
Xavier Paloumet, patron de la station, est dans la salle de contrôle, une pièce remplie d’ordinateurs avec des chiffres, des courbes, des graphiques qui bougent en temps réels. Toute la station est commandée d’ici. Jeudi 25 janvier, les équipes lancent une opération de surveillance des 34 têtes des puits, qui pompent le pétrole à 900 m de profondeur.
Des robots sous-marins sont déployés et les images sont retranscrites sur un petit écran. On y voit de gros tuyaux jaunes, a moitié recouverts d’algues et de coquillages. "En permanence, on peut suivre la pression, la température, le débit [...] On produit en continu", indique Xavier Paloumet. Le compteur affiche 59.774 barils, soit 10 millions de litres de pétrole qui remontent du fond de la mer en 24 heures jusqu'à la plateforme.
Un contrôle qualité avant l'envoi
Sur le pont, à l’extérieur, un labyrinthe de conduits s’enchevêtrent sur 25 mètres de hauteur. Casque, gants et lunettes de protection sont obligatoires. La chaleur est étouffante, l’idée est de purifier le pétrole de toutes ses impuretés, sel, eau et gaz. Après ces étapes complexes, le pétrole brut, un liquide noir et visqueux, est obtenu.
Avant de quitter la station, le pétrole doit passer un contrôle qualité. Des chimistes analysent des échantillons de la production. "On doit déterminer le pourcentage de l'eau qui se trouve piégée dans l'huile. On doit être inférieur ou égal à 0,05", explique un technicien de laboratoire.
Le pétrole traverse ensuite 75 kilomètres de tuyaux sous-marins jusqu’au Terminal de Djeno, sur la terre ferme. Le brut homologué est ensuite envoyé à destination du monde entier, comme les raffineries de Gonfreville-L’Orcher et de Donges, en France, à 6.000 km du gisement congolais.
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