Le Boeing 737 a été autorisé à revoler, uniquement aux États-Unis, au moment où les avions ne volent plus. Cela faisait 18 mois que le modèle du fabricant américain était cloué au sol, après deux crashs qui avaient fait 346 morts.
Cette autorisation est stratégique pour le groupe américain, et assez symbolique aussi. 2020 a été une année noire pour toute l'économie mondiale, mais une année blanche pour le secteur aérien puisque toute l'activité s'est arrêtée.
Le seul groupe qui profite de cette mise sur pause générale, c'est Boeing. Pour l'avionneur américain, l'annus horribilis, c'est 2019 : l'année où le groupe annonce des pertes de 636 millions de dollars pour la première fois depuis 22 ans. 2020, en revanche, a cloué tous les avions du monde sur les tarmacs, et a sans doute permis à Boeing de décrocher complètement.
Comme toute l'économie mondiale, Boeing ne sort pas indemne de 2020. Le redécollage du 737 Max sera difficile, mais c'est un peu le Phénix de l'aérien : le symbole d'une économie qui sort du marasme.
Deux événements vont arriver en même temps : la reprise des vols de 737 Max et, on l'espère, le déploiement des vaccins contre la Covid-19. Les deux sont liés, et vont signer le redécollage de l'économie mondiale.
On pense même que le vaccin va permettre au trafic aérien de faire repartir, peut-être, l'économie un peu plus vite. Notamment aux États-Unis.
Le Boeing 737 qui vole depuis 1968 était jusqu'ici l'avion le plus sûr au monde. Pour le fabricant, la reprise va être progressive. Le groupe continue à brûler un milliard de dollars par mois, selon la banque JPMorgan.
La certification est valable aux États-Unis uniquement, pas au Canada, pas en Europe et pas en Chine, et il faudra former à nouveau les pilotes après les modifications techniques qui ont été apportées à l'avion.
Tout ça va prendre quelques mois, mais sans perdre du temps par rapport aux concurrents puisque le trafic aérien est proche de zéro, sauf en Chine.
On risque aussi retrouver les débats d'avant crise portés par Greta Thunberg autour de l'avion bashing, notamment sur les vols intérieurs. On le voit en France, avec le gouvernement qui veut interdire l'avion pour les déplacements de moins de 2h. Cela jouera sur la reprise du secteur aérien.
Il n'empêche : l'avion est, et restera, un des globules rouges de l'économie mondiale, même si on se déplace moins. Boeing est très présent dans le parc des low-costs qui achètent les avions neufs, et pour l'entreprise, l'autorisation de faire voler son 737 Max, ce sera d'abord la possibilité de relancer toute sa machine de production.
Le groupe à 450 737 Max sur ses parkings. Il va pouvoir recommencer des livraisons, désengorger ses stocks, recommencer à faire un peu tourner ses usines.
En septembre, l'avionneur n'avait enregistré aucune commande, ce qui est historique, et avait même dû faire face à trois annulations. Il était temps que le groupe revienne un peu dans le jeu avant de disparaitre des radars.
Vallourec est un poids lourd de l'industrie et du secteur pétrolier, qui fabrique les tubes pour les plateformes de forage pétrolières notamment. Il va fermer le site de Déville-lès-Rouen.
Avec le confinement, la production pétrolière s'est arrêtée et le groupe a vu son activité chuter très fortement.
Gros coup de frein pour le commerce spécialisé, les petites boutiques de centre-ville : Le "Click and Collect" n'a pas empêché le grand plongeon, avec une chute de 80% du chiffre d'affaires selon les fédérations de commerçants. Il y a besoin de rouvrir les boutiques et sans doute de muscler les ventes avec le Black Friday.