Le Livret A commence très mal l'année. Le mois de janvier 2025 a été son plus mauvais mois de janvier depuis 9 ans. La collecte, la différence entre ce qu'on a déposé et ce qu'on a retiré de nos livrets A, atteint un solde de 350 millions d'euros. En janvier 2024, il y a un an, on était à quasiment 3 milliards et sur les dix dernières années, la moyenne de janvier tournait autour de 3,5 milliards.
Il s'agit donc d'une chute telle qu'on n'en avait pas connu depuis 2016. Cela s'explique d'abord par un contrecoup de décembre dernier. Traditionnellement, janvier est toujours un bon mois : on dépose sur le livret A l'argent des étrennes, le treizième mois qui reste, les primes de fin d'année. Là, la collecte a été exceptionnelle en décembre dernier, donc ce qui a été placé avant Noël, évidemment, ne l'a pas été après.
Mais il y a aussi un coup psychologique, puisque la rémunération du Livret A a baissé au 1er février. Il est passé de 3% à 2,4%. L'effet immédiat, c'est qu'on prend son argent pour le mettre ailleurs où les rendements sont plus élevés.
L'année 2025 risque donc d'être une année assez compliquée pour le Livret A. Parce qu'une inflation sous les 2% annuel va faire en sorte qu'on risque de baisser encore le niveau de rémunération du Livret A en août prochain.
Au niveau épargne, il est vraisemblable que l'essentiel des fonds retirés du Livret A soit parti sur les fonds euros de l'assurance-vie. Les assureurs ont indiqué que les rendements atteignaient maintenant 3%, donc sont plus rentables.
Mais attention, car les intérêts du livret A, eux, sont non imposables, tandis que les gains de l'assurance-vie sont fiscalisés jusqu'à 30% de la somme. On n'est pas forcément gagnant pour l'instant, en tout cas avec son placement assurance-vie. D'autant que les fonds sont bloqués pendant un certain temps, il faut faire le calcul. Une partie de l'épargne est aussi allée sur les actions en bourse.
Est-ce que c'est une mauvaise nouvelle pour l'économie française ? Pas forcément, parce que moins d'argent sur le livret A, ça veut aussi dire que les Français ont de nouveau des projets d'achat. Ils ont de l'argent de côté, ça on le sait puisqu'on parle de 18% de taux d'épargne alors qu'on était à 15% avant Covid, donc on a mis de l'argent de côté. Jusqu'ici, ils ont épargné par peur de l'avenir.
On a vu que les ventes de meubles, par exemple, s'étaient effondrées de 5% l'année dernière, repassant sous les 14 milliards de chiffre d'affaires, du jamais vide depuis longtemps. Et depuis janvier, la consommation montre justement des signes de redémarrage. Le moral des ménages remonte. La situation politique aussi semble se stabiliser, malgré tout, pour quelques mois. Et tout ça est favorable à la consommation des ménages. On anticipe une reprise de 0,7% de cette consommation cette année. Donc, moins d'argent sur le Livret A, c'est potentiellement plus de croissance à terme.
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