Révolution chez les pétroliers. Shell, la compagnie anglo-néerlandaise, a annoncé hier qu’elle allait accélérer la réduction des émissions de carbone qu’elle génère en vendant ses produits.
C’est la suite d’un jugement rendu il y a 15 jours par une cour de justice de La Haye, qui avait été saisie par les Amis de la terre. Le jugement avait enjoint à Shell de diminuer ces émissions de 45% d’ici 2030, alors que les plans de la compagnie étaient moins ambitieux. Il y a quinze jours encore, ce sont Exxon et Chevron, deux pétroliers américains, qui ont été malmenés par leurs actionnaires leur reprochant de ne pas en faire assez pour lutter contre le réchauffement.
Au même moment, Total Energies, notre pétrolier national, soumettait pour la première fois une stratégie climatique à ses actionnaires, largement approuvée. Les pétroliers sont donc poussés, à la fois par la justice, par leurs actionnaires, par la société, à se transformer profondément.
À court, moyen terme, il est très difficile d'imaginer sérieusement que les pétroliers abandonnent le pétrole. D’abord parce qu’on attend le pic de la demande mondiale de pétrole plutôt aux alentours de 2025-2030. Ensuite, le business du pétrole, fût-il promis au déclin, est aujourd’hui plus rentable que l’éolien par exemple. Les actionnaires sont donc confrontés à leurs contradictions : ils veulent du vert, mais aussi de l’argent.
Reste que la poussée des énergies alternatives est considérable depuis dix-huit mois. La part des énergies renouvelables dans la production mondiale d’électricité atteint ainsi 28%, elle devrait être de 33% dans trois ans. En 2020, les capacités éoliennes nouvellement installées étaient supérieures de moitié à l’année précédente.
Y a-t-il des exemples de pétroliers qui aient quitté les hydrocarbures ? Il y en a un en Europe, une compagnie danoise, Orested. Naguère compagnie publique qui s’appelait curieusement DONG, concentrée sur le pétrole et le gaz de la mer du Nord, elle a peu à peu mué pour devenir le leader mondial de l’éolien, en particulier des fermes marines d’éoliennes. Elle en possède au Royaume-Uni, elle en construit également aux Etats-Unis. Il y en a également dans toute l’Europe du Nord, Allemagne, Danemark, Pays-Bas.
Elle a cédé les derniers vestiges de ses opérations dans les énergies traditionnelles en 2018.
Ça a été très long, très coûteux, il y a eu des périodes de doutes profond, où la stratégie de l’entreprise a été très contestée. Et finalement, le succès à tenu aussi beaucoup aux gigantesques subventions publiques dont a profité l’éolien, qui ont permis d’investir sur une technologie qui était initialement bien plus coûteuse que les autres énergies. Aujourd’hui, Orested prévoit d’investir 50 milliards d’euros dans les cinq ans qui viennent.
L’entreprise réalise un chiffre d’affaires d’un peu plus de dix milliards, et vaut cinq fois plus en bourse. Sur les cinq dernières années, son cours de bourse a été multiplié par plus de trois. Alors que, sur la même période, celui d’Exxon a perdu 30%, Shell a subi quasiment la même déculottée, - 28%, BP est à moins 12%, tandis que le Français Total limite les pertes à - 4,8%.
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