Total
devrait annoncer ce jeudi 24 septembre au matin la fermeture de la raffinerie
de pétrole de Grandpuits, en Île-de-France, et la reconversion du site.
Il y a quelques
années, le cheik Yamani, un ministre saoudien, disait : "L’âge de
pierre ne s’est pas terminé par manque de pierre, l’âge du pétrole ne se
terminera pas par manque de pétrole." On n’y est pas encore à cette fin de
l’âge du pétrole. Mais le déclin a probablement commencé, à l’occasion
d’événements exceptionnels, l’épidémie et le confinement, qui ont accéléré le
cours du temps.
La voiture à
essence est programmée pour décliner, les chaudières au fioul vont être
interdites, la consommation de carburant baisse, elle devrait diminuer de 40%
d’ici 15 ans. Et Total, qui est notre major française, cinquième compagnie
pétrolière au monde, se transforme, pour produire non plus seulement de
l’essence, mais aussi des énergies sans carbone. Le site de Grandpuits va être
reconverti en bioraffinerie, pour produire des carburants verts, à partir biomasse,
et des bioplastiques.
C’est la
même histoire que la mutation de l’automobile. La décarbonation de l’économie
est en train de produire des effets considérables sur le tissu industriel des
secteurs les plus exposés. C’est tout le monde de l’énergie et des transports
qui est secoué. Parce que les entreprises s’adaptent aux nouvelles
réglementations, de plus en plus strictes sur les émissions de carbone, et aux
demandes du consommateurs, elles-mêmes déterminées par la réglementation. Mercredi
encore, l’État de Californie a interdit la vente de voitures à essence à partir
de 2035.
C’est un
mouvement mondial. Même aux États-Unis, où le président récuse l’accord de
Paris sur le climat. Le secteur des pétroles de schistes, qui avait
littéralement explosé dans les dernières années, a perdu 50% de sa valeur
depuis janvier, selon le journal The Economist.
ExxonMobil,
le premier pétrolier mondial, américain, a été sorti de l’indice boursier des
valeurs vedette, le Dow Jones, il vaut moins cher maintenant que Nike, le
fabricant de vêtements de sports ! Il y a quelques semaines, le patron de BP,
un autre pétrolier européen de premier plan, qui annonçait la multiplication
par dix de ses investissements dans les renouvelables, et le déclin des
hydrocarbures. Et puis, à ces bouleversements des entreprises s’ajoute celui de
la géopolitique.
Qu’est-ce
qui va changer ? Notre dépendance vis-à-vis des pays producteurs de pétrole.
L'Arabie saoudite par exemple, qui a déterminé les relations internationales
depuis des décennies, grâce à l’essor de l’électricité qui se substitue au
pétrole. Pour autant, ce serait naïf de croire que nous allons retrouver notre
souveraineté énergétique.
C’est la
Chine qui se trouve aujourd’hui en tête dans l’industrie de l’électricité sans
carbone. Elle produit 70% des panneaux solaires dans le monde, possède la
moitié les capacités de productions des turbines pour éoliennes, et est de loin
le premier acteur de la planète dans la production de batteries. Sans compter
sa maîtrise des terres rares, composants essentiels dans ces technologies. En
résumé, nous allons sortir de la dépendance vis-à-vis des pétromonarchies, dans
le golfe persique, pour entrer dans celle de l'électro-dictature, la Chine.
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