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Pétrole : "Le déclin a probablement commencé", pour François Lenglet

ÉDITO - Alors que l'exploitation du pétrole avait amorcé son déclin, l'urgence climatique et la pandémie de coronavirus semblent avoir accéléré le processus.

Un site de production de pétrole à Bakou en Azerbaïdjan. (illustration)
Crédit : LUCAS SANTUCCI/ZEPPELINNETWORK/SIPA
Pétrole : "Le déclin a probablement commencé", pour François Lenglet
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François Lenglet - édité par Maeliss Innocenti
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Total devrait annoncer ce jeudi 24 septembre au matin la fermeture de la raffinerie de pétrole de Grandpuits, en Île-de-France, et la reconversion du site.

Il y a quelques années, le cheik Yamani, un ministre saoudien, disait : "L’âge de pierre ne s’est pas terminé par manque de pierre, l’âge du pétrole ne se terminera pas par manque de pétrole." On n’y est pas encore à cette fin de l’âge du pétrole. Mais le déclin a probablement commencé, à l’occasion d’événements exceptionnels, l’épidémie et le confinement, qui ont accéléré le cours du temps.

La voiture à essence est programmée pour décliner, les chaudières au fioul vont être interdites, la consommation de carburant baisse, elle devrait diminuer de 40% d’ici 15 ans. Et Total, qui est notre major française, cinquième compagnie pétrolière au monde, se transforme, pour produire non plus seulement de l’essence, mais aussi des énergies sans carbone. Le site de Grandpuits va être reconverti en bioraffinerie, pour produire des carburants verts, à partir biomasse, et des bioplastiques.

Un élan vert aux répercussions mondiales

C’est la même histoire que la mutation de l’automobile. La décarbonation de l’économie est en train de produire des effets considérables sur le tissu industriel des secteurs les plus exposés. C’est tout le monde de l’énergie et des transports qui est secoué. Parce que les entreprises s’adaptent aux nouvelles réglementations, de plus en plus strictes sur les émissions de carbone, et aux demandes du consommateurs, elles-mêmes déterminées par la réglementation. Mercredi encore, l’État de Californie a interdit la vente de voitures à essence à partir de 2035.

C’est un mouvement mondial. Même aux États-Unis, où le président récuse l’accord de Paris sur le climat. Le secteur des pétroles de schistes, qui avait littéralement explosé dans les dernières années, a perdu 50% de sa valeur depuis janvier, selon le journal The Economist.

ExxonMobil, le premier pétrolier mondial, américain, a été sorti de l’indice boursier des valeurs vedette, le Dow Jones, il vaut moins cher maintenant que Nike, le fabricant de vêtements de sports ! Il y a quelques semaines, le patron de BP, un autre pétrolier européen de premier plan, qui annonçait la multiplication par dix de ses investissements dans les renouvelables, et le déclin des hydrocarbures. Et puis, à ces bouleversements des entreprises s’ajoute celui de la géopolitique.

Vers une dépendance énergétique de la Chine ?

Qu’est-ce qui va changer ? Notre dépendance vis-à-vis des pays producteurs de pétrole. L'Arabie saoudite par exemple, qui a déterminé les relations internationales depuis des décennies, grâce à l’essor de l’électricité qui se substitue au pétrole. Pour autant, ce serait naïf de croire que nous allons retrouver notre souveraineté énergétique.

C’est la Chine qui se trouve aujourd’hui en tête dans l’industrie de l’électricité sans carbone. Elle produit 70% des panneaux solaires dans le monde, possède la moitié les capacités de productions des turbines pour éoliennes, et est de loin le premier acteur de la planète dans la production de batteries. Sans compter sa maîtrise des terres rares, composants essentiels dans ces technologies. En résumé, nous allons sortir de la dépendance vis-à-vis des pétromonarchies, dans le golfe persique, pour entrer dans celle de l'électro-dictature, la Chine.

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