Sommes-nous en train de vivre un mars rouge en termes d’inflation ? Nous sommes allés relever les prix dans les supermarchés pour le Panier RTL, comme nous le faisons depuis 18 mois. Résultat : un panier en hausse d’1% "seulement", +30 centimes. On va plutôt parler d'un mars orange clair. C’est la bonne nouvelle de ce début d’année : il n’y a pas de mur d’inflation comme certains le redoutaient. Le panier coûte aujourd’hui 30,91 euros contre 30,61 euros en février. On a connu pire, d’ailleurs, l’an dernier à la même période, les prix progressaient deux fois plus vite.
Ça veut dire que la hausse attendue sera plus étalée. 10% de hausse de prix sont à prévoir dans l’alimentaire d’après tous les professionnels du secteur. Ça représente à peu près 3,60 euros pour notre panier, on a déjà passé 30 centimes, on peut donc craindre un peu plus de 3 euros de hausse dans les prochains mois. D’ailleurs c’est aussi la crainte du gouvernement, parce que le trimestre anti-inflation ne commence que mercredi, et doit durer jusqu’à mi-juin. C’est une mise en avant des promos des grandes surfaces avec un label tricolore.
Le pire, c’est la conserve de haricots verts. Leur prix, stable depuis 5 mois, vient de bondir d’un seul coup de 13,5%. Ça représente 17 centimes de plus. Le sucre prend encore 10 centimes, c’est le champion de l’inflation pour l’instant depuis le début de l’année avec 20% de hausse de prix. Enfin dans ce qui augmente particulièrement : les pâtes et le café, +7 et 6 centimes. C’est inquiétant parce que ce sont deux produits du panier qui avaient flambé l’an dernier mais dont les prix avaient fini par se stabiliser.
Enfin ce qui ressort aussi, c’est une hausse plus forte des marques par rapport aux marques de distributeurs. Le soda le plus connu du monde a augmenté de 5% en deux semaines, 8 centimes de plus par bouteille quand le prix de son concurrent produit par les hypermarchés n’a pas bougé.
Les carottes encore et toujours : 1,52 euros le kilo en moyenne, c'est une baisse de 18 centimes sur 1 mois. Et puis, plus étonnant, le litre de lait a perdu 6 centimes : 1,04 euro la bouteille, ce qui reste plus de 15% plus cher que l’an dernier. Nous sommes allés au marché pour voir s’il y avait moyen de faire quelques économies, au marché couvert d’Eaubonne dans le Val-D’Oise précisément. Le kilo de pommes à 1,84 euros dans notre panier est vendue là entre 2,50 euros et 4 euros ! Pour les carottes, le plus bas que nous avons trouvé, c’est chez Julie, 1,95 euros le kilos, soit 40 centimes de plus qu’en grande surface.
Chez le fromager, le lait est à 1,85 euros le litre, donc presque deux fois plus cher que dans le panier. Quand soudain sur le comptoir, des œufs de poules plein air ultra compétitifs. En effet, il peut y avoir quelques bons plans : l’une des boucheries du marché vend sa viande hachée 16 euros le kilo, un peu moins de 8 euros les 4 steaks hachés contre 7,40 euros pour la marque en grande surface. L’écart entre l’industriel et l’artisan n’est pas si grand que ça.
En fait, ce qu’exacerbe l’inflation, c’est ce dilemme : la qualité et les commerces de proximité ou le prix ? 15 centimes de plus pour un steak haché ce n’est pas énorme, mais seulement quand on a les moyens d’acheter de la viande.
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