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INVITÉ RTL - "Le panier anti-inflation ne veut pas dire baisse des prix", prévient Olivier Dauvers

Pendant un trimestre, la majorité des acteurs de la grande distribution va proposer des sélections de produits à prix bloqués. Mais que valent ces paniers anti-inflation ? Les réponses d'Olivier Dauvers, spécialiste de la grande distribution.

Pour remplir des chariots de produits aux prix bloqués, le panier anti-inflation voulu par le gouvernement cède la place aux propositions propres à chaque enseigne de distribution.
Pour remplir des chariots de produits aux prix bloqués, le panier anti-inflation voulu par le gouvernement cède la place aux propositions propres à chaque enseigne de distribution.
Crédit : RTL
PANIER ANTI-INFLATION - Olivier Dauvers est l'invité de Yves Calvi
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Yves Calvi_
Yves Calvi - édité par Damien Renoulet
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Auprès de Bercy, une grande partie de la grande distribution s'est engagée à faire des efforts sur ses marges et à mettre en place des offres de prix serrés à travers des paniers anti-inflation. Chaque enseigne y va de son propre dispositif et de sa propre communication. Mais les consommateurs y gagnent-ils vraiment quelque chose ? "Il y a plus de produits dans les différents paniers anti-inflation que dans le panier du gouvernement", explique sur RTL, Olivier Dauvers, spécialiste de la grande distribution. 

"Le panier de la ministre chargée des PME Olivia Grégoire, c'était 50 produits. Le panier de Système U, c'est 150, celui de Carrefour, c'est 200, Casino, c'est 400, Intermarché, c'est 500", ajoute-t-il. En revanche, ce dernier insiste bien sur le fait que "le panier anti-inflation ne signifie pas une baisse des prix. Ce sont des produits sur lesquels les distributeurs ont décidé de faire des efforts. Cela peut être des efforts sur la base d'un prix plus élevé qu'il y a un an."

Olivier Dauvers prend l'exemple du café : "Dans la liste de Super U, parmi les 150 produits vendus à prix coûtant (sans marge), on trouve un paquet de quatre cafés à 4,32 euros. Il y a un an, ce même café était à 4,17 euros alors qu'il n'était pas à prix coûtant. Aujourd'hui, il coûte plus cher sans marge. Un effort qui représente, selon Bruno Le Maire, "plusieurs centaines de millions d'euros pour les distributeurs."  

"L'inflation ne reculera pas au mieux avant l'été"

Dans ces paniers, les consommateurs ne retrouveront "pas nécessairement des produits français. Ce sont des produits que l'on trouvait déjà dans les magasins. Ce sont souvent des marques de distributeurs, voire des premiers prix." "Les produits en rayon seront signalés par un petit logo "trimestre anti-inflation" avec des couleurs bleu-blanc-rouge, parce que c'est Bercy qui l'a fait. Mais cela ne signifie pas que ce sont des produits français. L'inverse n'est pas automatique non plus", poursuit-il.

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Pour lui, "ces paniers sont incomparables", alors que l'UFC-Que choisir parle d'un "intérêt nul". Qualifiant notamment de "scandale" le fameux logo anti-inflation. "Cette association veut dire deux choses : d'abord, à l'échelle des produits vendus dans un magasin, ce ne sont pas ces paniers qui vont changer la donne. Car il y a 20 à 30.000 produits alimentaires dans un hypermarché normal", rappelle Olivier Dauvers.

Par ailleurs, selon lui, les associations de consommateurs contestent le fait "de laisser à penser que les prix vont baisser alors qu'ils ne vont pas baisser. Elles rêvent que l'inflation recule, mais il ne faut pas rêver. L'inflation ne reculera pas au mieux avant l'été." En point d'orgue, le spécialiste de la grande distribution conseille aux Français d'acheter des produits en "promotion".

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