Le patron de Duralex, annonçait lundi 17 avril sur RTL redémarrer le four de son usine après cinq mois d'arrêt à cause de la facture exorbitante d'énergie. Une bonne nouvelle, mais hélas les prix, eux, restent à un niveau élevé comme le détaille José-Luis Llacuna le PDG de l'entreprise. "Les prix de l'énergie se sont stabilisés, mais sont toujours plus élevés que les prix de 2021. Il y a aussi une incertitude de la demande qui fait qu'on ne peut pas dire qu'on tourne la page, mais qu'on reprend parce qu'il le faut", explique-t-il.
Pour
comprendre c'est assez facile. En 2021, Duralex payait 3 millions d'euros pour
son énergie, en 2022, c'était 13 millions d'euros soit 10 millions de plus. En
2021, cela représentait 7% du chiffre d'affaires. 1 an plus tard, c'était pratiquement la moitié. La situation était effectivement intenable.
Duralex n'est pas la seule entreprise à avoir décidé d'arrêter la production, plusieurs autres ont également fait ce choix comme l'usine d'aluminium Dunkerque qui avait dû arrêter ses 74 cuves en fin d'année dernière et qui redémarre. ArcelorMittal va aussi redémarrer un haut fourneau à Fos-sur-Mer dans les bouches du Rhône ce mois-ci.
L'État a été d'une aide précieuse puisqu'il a accordé un prêt de 15 millions d'euros à Duralex et il a créé un guichet unique pour les entreprises notamment celles qui consomment énormément surtout dans l'industrie. Elles ont bénéficié de plusieurs millions d'euros de prêt et ce guichet est ouvert jusqu'à la fin de l'année 2023.
Prédire une fin des hausses des prix pour l'énergie semble difficile. Beaucoup d'experts ne veulent plus faire de prévisions, mais beaucoup s'accordent sur la même chose. Il y a une stabilisation des prix comme l'explique Emmanuel Sire, président SirEnergies, qui conseille les entreprises sur les marchés de l'énergie. "Évidemment que ça peut toujours augmenter, mais les prix de 2022 on ne les reverra pas demain. En août 2022, on était à 1.000 euros du MWh donc on était à 20 fois du prix du marché. Et aujourd'hui, on est encore à 4 fois", détaille-t-il.
Selon l'Insee, les prix de l’électricité ont augmenté en moyenne de 21% l'année dernière pour les entreprises françaises. Et
pour cette année, l'organisme anticipe tout de même une hausse de 84% en
moyenne. C'est le résultat d'une enquête publiée en février dernier. Un chiffre qui peut effrayer, mais ces hausses prévues, c'est évidemment sans compter sur les aides gouvernementales qui pourraient atténuer la facture.
Pour les particuliers, la hausse des prix serait limitée à 16% cette année selon l'Insee. Le bouclier
tarifaire est toujours actif et fait son effet. L'année
dernière la hausse a été de 5%. Les particuliers sont beaucoup plus protégés que les clients
professionnels.
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