Les vacances sont là. Petite douche froide toutefois pour certains voyageurs ce lundi 10 juillet, lorsque la compagnie EasyJet a annoncé qu'elle allait annuler 1700 vols entre juillet et septembre à cause de la surcharge du trafic aérien mondial.
Sur le site flightradar24.com, la mappemonde est recouvert d'une multitude de petits points lumineux, et chacun d'entre eux représente un avion. Le jeudi 6 juillet, il était même difficile de discerner les frontières de certains pays, car il s'agissait du jour le plus chargé de l'histoire de l'aviation commerciale avec 134.386 vols.
Le marché est saturé et les voyageurs ne semblent pas avoir honte de prendre l'avion. Véritable échec donc pour Greta Thunberg et de tous ceux qui espéraient qu'on prendrait moins l'avion après le COVID. À l'inverse, les vols sont pleins cet été. Air France KLM va aligner 85 à 96% de l'offre qu'elle proposait en 2019 alors même que les billets d'avions sont 15 à 20% plus chers qu'à l'époque.
Le monde aérien est donc en surchauffe. Augustin de Romanet, le patron des aéroports de Paris, affirmait sur RTL que nos aéroports allaient accueillir entre 330.000 et 340.000 passagers par jour cet été. À Orly, le niveau est même supérieur à 2019. Face à une telle demande, le chiffre de 1.700 vols annulés par EasyJet semble conséquent.
Ces suppressions concernent 180.000 passagers, l'équivalent d'une journée entière de trafic pendant l'été pour la compagnie low cost. Pas de panique, elles seront étalées sur 3 mois, avec 1700 vols supprimés sur 90.000, essentiellement depuis l'aéroport londonien de Gatwick avec peu de passagers français. 95% des voyageurs ont déjà été prévenus et sont déjà réorientés vers d'autres avions.
La compagnie aérienne a annoncé ces annulations en pleine saison pour éviter les files d'attentes et le capharnaüm de l'été dernier, durant lequel les aéroports étaient saturés en période de pointe. Des contrôleurs aériens menacent de faire grève pour dénoncer leurs conditions de travail en France notamment. Les vols doivent alors contourner la France mais aussi l'Ukraine et la Russie à cause de la guerre.
Ces situations provoquent des retards et en période de pointe comme l'été, l'aérien est une partition de musique réglée au cordeau, chaque retard a des effets cascade. Début juin déjà, près de 40% de vols en Europe sont partis en retard et 32% ne sont pas arrivés à l'heure, soit 3 à 4 points de plus qu'en 2019.
Pourtant, ADP s'est organisé pour éviter les problèmes, comme l'indiquait le patron des aéroports parisiens. Il a réorganisé les files d'attente et renforcé les effectifs pour éviter de perdre des valises pendant les transferts. Mais l'aérien est sous tension car secteur de l'aviation commerciale est reparti plus vite que prévu.
Airbus vient d'ouvrir une nouvelle chaîne d'assemblage pour les A320 à Toulouse et 8.000 avions doivent être livrés dans les prochains mois. Finalement, EasyJet mais aussi Air France KLM ou Lufthansa font de la régulation. Elles réduisent la voilure pour éviter l'embolie dans les aéroports pendant les vacances d'été.
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