C'est un véritable casse qui se prépare. Le gouvernement, à la recherche d’argent, lorgne sur les excédents du régime de retraite des salariés du secteur privé, la caisse de l’agirc-arrco. D’un côté, le régime de retraite des salariés du privé géré en bon père de famille, par les syndicats et le patronat, qui dégage des excédents et possède de confortables réserves financières. De l’autre, un exécutif qui peine à financer les nombreuses promesses qu’il a consenties en contrepartie du report de l’âge légal à 64 ans, en particulier la revalorisation des retraites les plus modestes.
Le gouvernement cherche à se servir dans la caisse de l’agirc-arrco avec un prélèvement annuel, qui commencerait aux alentours de 300 millions l’année prochaine, et pourrait atteindre deux milliards en régime de croisière, pour financer ses mesures. Ce serait donc un prélèvement spécifique sur les salariés du privé, une sorte d’impôt, pour être redistribué au profit de la collectivité.
Ce prélèvement fait hurler les partenaires sociaux pour plusieurs raisons. D’abord parce que la bonne santé financière du régime a été acquise par les efforts et des cotisants, et des retraités du secteur privé. Depuis 2019 par exemple, les retraités subissaient une décote de leur pension s’ils ne travaillaient pas jusqu’à 63 ans, alors que l’âge légal était à 62 ans. Ça n’était pas le cas des autres retraités français.
Les pensions elles-mêmes ont longtemps été sous-indexées, pour une valeur totale de 12% sur plusieurs années, selon les calculs des syndicats. Ces efforts étaient destinés à préserver l’avenir, et pas à financer des mesures pour la population générale. Il faut ajouter que, si on élargit la focale, le secteur privé finance déjà très largement les retraites du secteur public et les régimes spéciaux, ultra-déficitaires, via l’impôt. Il y a donc déjà une redistribution considérable au détriment du privé.
Le gouvernement explique qu’il ne fait jamais que récupérer les dividendes de sa récente réforme des retraites, qui va en effet améliorer les comptes de l’agirc-arrco. Emmanuel Macron explique sans détour aux partenaires sociaux que c’est lui qui a pris le risque d’enclencher cette réforme, qu’il a réussi à la faire passer, et que c’est donc à lui de récupérer la mise, un argument curieux.
Rappelons quand même que la mise en question, ce sont des cotisations versées par 25 millions de salariés chaque mois, pour leurs vieux jours. Et que s’il y a un organisme social à qui on ne peut pas donner de leçon en matière de gestion, surtout quand elle vient de l’état, c’est bien l’agirc-arrco.
Chez les partenaires sociaux les bonnes idées ne manquent pas pour exploiter ces excédents : supprimer progressivement le système de la décote par exemple, revaloriser les pensions, baisser les cotisations. Et surtout préparer l’avenir à 15 ans, qui n’est pas rose pour les systèmes de retraite par répartition. Mais le Président et son gouvernement ne l’entendent pas ainsi, tout occupés qu’ils sont par leur vaste projet d’étatisation, de socialisation et de redistribution universelle. Ils veulent faire de manière subreptice, la réforme qu'ils ont abandonnée en 2019, le régime universel.
Hier, le bureau de l’Agirc-Arco a voté contre le prélèvement à l’unanimité. Le gouvernement peut, de son côté, passer en force et faire voter le dispositif dans le cadre du budget de la sécurité sociale, avec le fameux article 49-3. En clair, c’est l’épreuve de force qui se profile.
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