Ne vous attendez pas à être augmenté cette année, c'est ce qui ressort d'une enquête réalisée par PayFit et les Editions TISSOT auprès de plus de 800 entreprises. La réponse est sans appel : 27% des chefs d'entreprises n'augmenteront pas les salaires. L'an dernier, ils n'étaient que 5% à dire non officiellement. D'ailleurs, plus l'entreprise est petite, plus les augmentations seront faibles quand elles auront lieu.
Si on regarde secteur par secteur, selon une enquête Deloitte, dans les transports, les efforts seront supérieurs à la moyenne, notamment en raison d'une grosse pénurie de main d'œuvre et à l'inverse, ce sera très compliqué d'obtenir un geste dans l'automobile, l'hôtellerie-restauration ou l'immobilier.
Mais alors, pourquoi il y a si peu d'augmentations actuellement ?
Le rattrapage est terminé. Vous n'aviez pas senti votre pouvoir d'achat augmenter ? C'est normal, les salaires ont suivi l'inflation au cours des deux dernières années.
Le ressenti n'est pas le même, car l'inflation globale était largement en dessous de celle qu'on constate chaque semaine en faisant ses courses au supermarché.
Si on fait comme dans les séries télé : "previously", "précédemment", les salaires ont augmenté de 8,25% en 2023 et 2024 alors que l'inflation générale avait progressé de 8,4%.
Ce n'est pas du tout le sentiment qu'on a, parce que l'inflation alimentaire, elle, a flambé de plus de 20%. Depuis, les prix se sont stabilisés, mais ils restent supérieurs à 2022.
En revanche, le prix du plein d'essence, lui, a franchement baissé. En 2025, on devrait avoir une inflation aux alentours de 1,6%, c'est la principale raison pour laquelle les employeurs n'ont pas l'intention de sortir le carnet de chèques.
Si ceux qui sont dans des grandes entreprises profiteront peut-être d'un coup de pouce sur l'intéressement, la participation et l'épargne salariale ; il y aura moins d'une entreprise sur quatre qui fera des augmentations collectives alors que c'était presque la moitié l'an dernier.
On revient aux hausses de salaires accordées individuellement... et encore ! Ce n'est pas la norme puisque moins d'un DRH sur deux va en accorder. La stabilisation de l'inflation est la principale raison s'il n'y a pas de hausses de salaires cette année.
Le problème, c'est que si vous ne suivez pas les prix, vous créez un décrochage en termes de pouvoir d'achat. Mais il y a des éléments qui peuvent expliquer la frilosité des employeurs : la remontée des faillites (66.000 l'an dernier, du jamais vu depuis 2009) ainsi qu'un ralentissement de l'économie française et de l'économie mondiale.
On devrait être à 0,6% de croissance et chaque mois qui passe nous tire vers le bas. Surtout si Donald Trump pratique la politique douanière qu'il annonce. Enfin, en France, il y a toujours cette incertitude politique qui douche les projets d'investissements des patrons.
Les salariés subissent. On sait qu'il y a encore de l'épargne pour un certain nombre d'entre eux. On voit également le chômage remonter donc, dans ces cas-là, on demande moins de hausse de salaire et on cherche à garder son emploi.
Les DRH remontent aussi des nouvelles demandes en dehors du salaire : télétravail, équilibre vie professionnelle/vie privée. Dans le cabinet d'audit EY où il y a énormément de cadres, les syndicats vont organiser un référendum pour revenir à 48h de travail hebdomadaire maximum, car certains poussent jusqu'à 70h en période de forte activité. C'est sur ce genre de sujets qu'il y a une marge de négociation.
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