Les chiffres de la dette publique française et du déficit viennent d’être publiés par l’INSEE. Et ils sont meilleurs que prévu. Oui, de temps en temps il y a aussi de bonnes surprises en matière de finances publiques.
La dette n’aura pas dépassé les 3.000 milliards d’euros au 31 décembre dernier, contrairement à ce qu’indiquaient les prévisions. Et le déficit public, qui était prévu à 5% du PIB, est ressorti finalement à 4,8%. C’est l’épaisseur du trait, mais c’est un trait à quelques milliards quand même.
Il y a deux explications. D’abord des recettes fiscales plus importantes que prévu, l’impôt est très bien rentré. En particulier l’impôt sur les bénéfices des sociétés, très dynamiques grâce aux profits records qu’ont dégagé les grandes entreprises, on en a assez parlé. 68 milliards en 2022, contre 50 en 2017. L’Etat aussi a bénéficié des superprofits, et tant mieux. L’autre facteur, c’est la bonne tenue des finances locales, en léger excédent.
L’autre phénomène, pour la dette, c’est l’inflation, qui a fait gonfler artificiellement les chiffres du PIB, chiffres qui sont exprimés aux prix courants. Un PIB gonflé artificiellement, ça fait mécaniquement baisser le poids de la dette par rapport à ce PIB. L’inflation, c’est une ardoise magique pour les dettes, et l’Etat en profite largement cette année.
Malheureusement, ça n’est pas suffisant. Il faut rappeler qu’avec un déficit de 4,8% du PIB, nous restons l’un des plus mauvais de l’Europe et de la zone euro, tout comme en 2023, au moins telle qu’elle prévue, puisqu’on annonce un peu plus de 150 milliards d’euros de trou dans les finances publiques cette année. Mais il faut noter que le message envoyé par Bercy et son patron, Bruno Le Maire, a changé. Après le Covid et le "quoi qu’il en coûte", après les boucliers tarifaires lors de la crise de l’énergie, l’accent est mis sur le rétablissement budgétaire nécessaire.
Pour y parvenir, l'idée est d'augmenter l’activité économique, en particulier par la réindustrialisation, et par les réformes. Plus de croissance, c’est une façon de réduire le poids de la dette par rapport à celui de l’économie, c’est-à-dire celui du PIB. Ça c’est le volet recettes, si je puis dire.
Mais il y a aussi le volet dépenses : avoir une dépense qui augmente moins que la production, c’est l’objectif de Bruno Le Maire. Notamment, en engageant dans les semaines qui viennent une revue des dépenses, pour identifier les économies à faire, par exemple dans les subventions aux énergies carbonées, et dans la politique du logement, notoirement inefficace au regard de son coût. Et il y aura avant l’été des assises des finances publiques, pour confirmer ces choix.
On n’a déjà entendu ça plusieurs fois, sans que cela ait eu d’effet... Je ne peux pas dire le contraire. Cette fois-ci, l’idée est de gagner quelques milliards chaque année, dès le budget 2024. Remettre les finances en ordre, dit-on à Bercy, c’est comme aller à la salle de sport : il faut pratiquer régulièrement et avec constance.
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