Le gouvernement s’apprête à punir les meilleurs gestionnaires de l’argent public. Imaginez une classe, dans laquelle on organiserait un concours. On prend les trois meilleurs, on les punit illico, et on les expulse sans ménagement du lycée. Que penserait-on d’une telle école, qui pénalise le mérite et récompense l’insuffisance ? C’est pourtant exactement ce à quoi nous assistons sur les comptes sociaux.
Pressé par la nécessité financière, le gouvernement s’en prend à deux organismes gestionnaires de comptes sociaux. Les Assedic, qui gèrent l’assurance-chômage, qu’il veut réformer, et l’Agirc-Arrco, qui gère les retraites de tous les salariés du privé, qu’il veut ponctionner. Alors que les deux organismes ont des comptes en excédent.
Ce sont deux rares îlots de prospérité au milieu d’un océan de pertes, celles de la Sécurité sociale, celles du régime général de retraite géré par l’état, celle de l’état lui-même, dont on vient de découvrir qu’elles étaient supérieures de 15 milliards à ce qui était prévu pour 2023.
Ils ont réussi à équilibrer leurs comptes grâce à une gestion prudente, réalisée, il faut le noter, par les partenaires sociaux, syndicats et patronat, dans les deux cas. Les Assedic ont réalisé 1,6 milliard d’excédents en 2023, et l’Agirc, 4,3 milliards la même année. La performance de l’Assedic est d’autant plus remarquable qu’il y a déjà des prélèvements sur ses comptes, opérés par l’état, pour financer Pôle Emploi, 12 milliards au total sur plusieurs années, ce qui ne l’a pas empêchée de se désendetter massivement cette année.
Quant à l’Agirc-Arrco, elle a accumulé des dizaines de milliards de réserves, pour faire face aux changements démographiques qui se profilent. Au prix de sacrifices importants qui ont été demandés aux assurés, par exemple le report à 63 ans du départ à la retraite dans le privé à l’époque où l’âge légal n’était que de 62.
Durcir les conditions d’accès au chômage, et sans doute raccourcir la durée d’indemnisation, afin de compenser, en augmentant les excédents, une partie du déficit de l’état. Prélever quelques milliards sur les comptes de la retraite du privé, pour financer une promesse qu’il a faite au moment de la réforme des retraites, améliorer les petites pensions.
C’est de l’escroquerie. Notez bien qu’il s’agit, une fois encore, de financer des dépenses, celles promises par notre chef de l’État intempérant. S’il s’agissait de diminuer les cotisations, ou de rembourser la dette, pourquoi pas. On pourrait se dire que c’est un effort exceptionnel. Mais pas du tout ! On finance par cette tuyauterie des dépenses structurelles, le tout avec un argument inadmissible.
L’exécutif dit : nous avons fait la réforme des retraites, grâce à laquelle les comptes de l’Agirc-Arrco vont s’améliorer, donc nous avons le droit de récupérer une partie de l’argent pour l’utiliser à notre guise. C’est scandaleux. Parce que ce n’est ni l’argent de l’Agirc, ni l’argent du chef de l’État, c’est celui des assurés. Et ces assurés mériteraient un peu de respect, vu le niveau des cotisations qu’ils acquittent, salariés comme entreprises, plutôt que de se faire rançonner au coin du bois. Qu’on fasse les réformes nécessaires, très bien. Mais qu’on se serve de l’argent pour dépenser encore plus, non.
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