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ÉDITO - "Le déficit de 2023 sera un des plus mauvais chiffres depuis un demi-siècle" selon François Lenglet

Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a prévenu que le déficit français de l'année 2023 sera "significativement" plus élevé que prévu. Pourquoi faudra-t-il faire plus d'économie en 2024 ? Comment redresser la situation ? Explications de François Lenglet.

Le ministère de l'Économie et des Finances, à Bercy (Illustration).
Crédit : AFP / FRED DUFOUR
LENGLET-CO - La France est elle vraiment capable de changer de cap budgétaire?
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François Lenglet - édité par Eléonore Aparicio
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Hier à l’Assemblée, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a lancé encore une nouvelle alerte sur les Finances publiques. Il prévient que le déficit public français de l’année 2023, dont on ne connaîtra les chiffres qu’à la fin du mois, sera « significativement » plus élevé que ce qui était prévu. 

D’après nos informations, ce déficit supplémentaire serait de l’ordre de 0,5% de PIB, c’est-à-dire d’une quinzaine de milliards en plus. L’impasse budgétaire de 2023 avoisinera donc cinq points et demie de PIB. Il faut faire plus d’économies que prévu en 2024, on le savait, mais aussi en 2025, avec vingt milliards à trouver, et non pas 12.

Tout ça s’explique par la chute des recettes fiscales bien sûr, à savoir par une croissance faible, mais c’est aussi la facture des dépenses considérables faites par la France depuis 2019. Et notamment par des dépenses pérennes, qui ne sont pas financées : des augmentations de salaire dans l’enseignement ou la santé, 60.000 postes de nouveaux fonctionnaires. Sans compter les milliards que le Président a dépensés pour les raisons les plus baroques. 

Comment redresser la situation ?

Du coup, le déficit de 2023 sera un des plus mauvais chiffres depuis un demi-siècle. Alors qu’on sort de la plus forte reprise économique que la France a connue sur ce demi-siècle, en 2021-22.

Reconnaissons à notre ministre des Finances de la constance. Pour remédier à ces dépenses, la première étape, ça a été l'arrêt des boucliers tarifaires intégralement pour le gaz, et pour l’électricité, dès l'année dernière, avec le rétablissement partiel d’une taxe qui existait avant la crise énergétique. La deuxième étape, c'est l’annonce de dix milliards d’économies, il y a 15 jours. La troisième sera immanquablement une loi de finances rectificative à la rentrée, avec de nouvelles économies. Sauf si la conjoncture s’améliorait de façon spectaculaire. C’est peu probable à cette échéance.

Bercy est fermement décidé à stabiliser les effectifs de la fonction publique, enfin. L’année dernière a vu leurs effectifs progresser de 60.000 personnes. Et ce sont les embauches de l’état qui sont en cause. Pour le reste, ce qu’on appelle le rabot, c’est-à-dire de petits efforts faits par tous, ça a déjà été fait avec le plan tout récent. 

L'assurance maladie dans le viseur ?

Il reste les dépenses sociales, c’est un tiers du PIB chez nous, contre un quart dans les autres pays d’Europe et il n’y aura pas de redressement sans qu’on s’y attaque. La retraite, on voit mal comment y revenir après la réforme. Le chômage, c’est en cours. Il reste l'Assurance maladie. Il n’y a en fait que deux voies : limiter la consommation en réduisant l’offre, ou diminuer les remboursements. La France est le pays où le reste à charge pour l’assuré est le plus faible en Europe, 7,2% seulement des dépenses de santé, après intervention des mutuelles. Ça nous donne quand même de la marge.

Il est inévitable qu’on fasse payer davantage l’assuré dans les années qui viennent. Le problème, c’est qu’une fois de plus, la France a dépensé de façon complètement déraisonnable quand il y avait de l’argent dans les caisses, et qu’elle est obligée de faire de l’austérité quand la croissance se dégrade, au risque d’aggraver la situation économique. Comme d’habitude.

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