5,5% de déficit public, ça représente 154 milliards d'euros. Il s'agit d'un chiffre préoccupant et ce, pour trois raisons. Tout d'abord, il est plus mauvais que l'objectif qu'avait donné le gouvernement. Il y a un écart de plus de 15 milliards d'euros. Puis, il est bien plus mauvais que le chiffre de 2022. Non seulement ça ne s'améliore pas, mais au contraire, ça se détériore. Et enfin, c'est l'un des plus mauvais résultats en Europe.
Le dépassement de 15 à 20 milliards d'euros s'explique officiellement par le ralentissement de l'économie qui amoindrit les recettes d'impôts. Quand l'économie ralentit, il y a moins de consommation et donc moins de TVA, ce qui entraîne moins de bénéfices, donc moins d'impôts sur les sociétés etc.
On parle aussi de ralentissement chinois et de guerre en Ukraine. Ces facteurs ont bien sûr joué mais ils n'expliquent pas tout. En réalité, il y a un effet ciseau : des recettes moindres que prévues mais aussi des dépenses qui ont continué à progresser à bon rythme, et cela dans les trois composantes des comptes publics, l'État, les collectivités locales et l'Assurance maladie.
Selon les derniers chiffres d'Eurostat, qui est l'INSEE européen, au troisième trimestre de l'année dernière, la France occupait le 22e rang sur 27 dans le classement des déficits publics. Derrière nous, il n'y a plus guère que la Hongrie, la Slovaquie, la Bulgarie, la Lettonie et l'Italie. Il n'y a quand même pas de quoi tirer un feu d'artifice.
L'Italie connaît également une différence entre l'objectif et la réalité. Son dépassement est encore plus important que celui de la France. Quand il n'y a plus que l'Italie de Giorgia Meloni pour nous rassurer, c'est quand même marée basse. Il y a aussi le phénomène inverse. L'Espagne fait mieux que prévu et arrive à 3,7% du PIB en 2023, ce qui fait baisser sa dette.
Pierre Moscovici, président de la Cour des comptes, déclarait récemment : "La France est l'un des pays de la zone euro dont les finances publiques sont les plus dégradées et dont les objectifs de rétablissement sont les plus étalés dans le temps". Aujourd'hui, ces objectifs ne sont même pas respectés.
Les 20 milliards vont s'ajouter au tas déjà existant. Cela veut dire que l'on rate aussi l'objectif de dette publique qui est supérieur d'un point de PIB. Là encore, il faut reprendre les termes de la Cour des comptes. Nous sommes solidement installés sur le podium des trois pays les plus endettés de la zone euro, aux côtés de l'Italie et de la Grèce.
Le retour d'un déficit à moins de 3% du PIB auquel le gouvernement s'est engagé n'est pas tant menacé par ce dérapage que la propension a toujours dépensé plus quand la croissance est là, sans penser aux temps difficiles qui arrivent toujours. Résultat : des marches d'escalier que les présidents successifs sculptent sur la courbe de la dette française.
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