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Une manif de taxis à Pau
Crédit : RTL
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Il s'agit d'une histoire bien française, on a laissé se développer un secteur économique entier, le transport médical, sur fonds publics, avec des règles trop permissives dans la prise en charge.
Pour ces taxis, le transport de patients peut représenter jusqu’à 80% de leur chiffre d’affaires. Il y a 29.000 taxis conventionnés et 5.000 entreprises de transport sanitaire, qui convoient plus de six millions de patients par an.
Le business est parfois si lucratif que, selon la Cour des Comptes, une licence de transport médical peut se revendre jusqu’à 300.000 euros, alors qu’elle est attribuée gratuitement par l’administration.
Au bout de quelques années, on se rend compte que ça coûte trop cher à la Sécurité sociale : en 2024, on comptait 6.7 milliards de remboursements, soit une hausse de 45% depuis 2019 ! Pourtant, la Sécurité sociale sera en 2024 en déficit de 22 milliards.
Pourtant, la Sécurité sociale sera en 2024 en déficit de 22 milliards. Ce qui est bien français dans cette histoire, c'est d’abord la légèreté dans l’utilisation de l’argent public. Il est tout à fait normal que les personnes ne pouvant se déplacer soient prises en charge, mais l’augmentation constatée en si peu de temps témoigne d’abus. La sécu n’est pas là pour nous payer des chauffeurs.
Ensuite, il faut noter l’absence d’encadrement de l’offre de transports, et les disparités en fonction des agences régionales de santé.
Enfin, la complexité invraisemblable des règles de prise en charge, qui se traduit par une forme de laxisme. Selon la Cour des comptes, il n’y a pas moins de 140 cas différents qui autorisent le remboursement intégral. On a à la fois beaucoup de règles et pas les bonnes, ça, c’est typique de l'Absurdistan français.
Cette situation n’est pas la faute des taxis. Il y a bien des fraudes, mais elles sont marginales, et on retrouve les mêmes avec les ambulanciers. En fait, les taxis se sont installés et développés dans un système sans véritable contrôle. Aujourd’hui, ils se plaignent bien sûr de la reprise en main du système par l’assurance-maladie.
La France est l’un des pays qui dépense le plus en Europe, avec la Suède et l’Allemagne. Mais la Suède est un pays très étiré, où les distances sont grandes. Quant à l’Allemagne, au total, son système hospitalier coûte moins cher que le nôtre, 3% du PIB contre 4% chez nous.
Pour sortir de la crise, une réforme est nécessaire. Elle prévoit de développer le transport de plusieurs patients dans le même véhicule, de mettre en place un tarif homogène et de ne plus payer les retours à vide.
Mais il faut une reprise en main progressive, qui permette aux victimes de s’adapter, et aider ceux qui ont acheté une licence trop chère et ne pourront pas l’amortir.
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