La consommation de gaz des Français est en train de littéralement dévisser : avec une baisse de 6,3% en 2023 pour les ménages, selon le bilan de GRTgaz, le gestionnaire français des infrastructures de transport de gaz. Pour les industriels, la chute est supérieure à 7%.
Par rapport à 2019, c’est une baisse de plus de 25%. Pour simplifier les chiffres, les brûleurs des ménages français n’ont jamais aussi peu fonctionné depuis près de 30 ans, les chiffres sont comparables à ceux des années 1996.
Ces chiffres ne sont pas expliqués par les températures de cet hiver, qui était particulièrement doux, puisqu'ils ont été corrigés des variations climatiques. En brut, non corrigé, la chute est plus importante encore, de plus de 11%.
La baisse est spectaculaire dans toute l’Europe, notamment en Belgique et aux Pays-Bas. Elle est même plus forte en Allemagne, où la consommation était plus importante qu'en France, en particulier chez les industriels.
C'est le prix qui explique une telle désaffection, avec les fortes hausses consécutives dues à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, depuis 2022. Pour les ménages français, les hausses consécutives, ont été en grande partie atténuées avec le bouclier tarifaire. Une atténuation relative car en 2023, les ménages ont subi 20 à 25% de hausse. Pour les industriels, davantage soumis au marché mondial, ça a été des doublements, des triplements des tarifs, voire davantage, au plus fort de la crise.
Dans cette situation on peut y voir des économies d'énergies durables : des bonnes comme des mauvaises. Des "bonnes économies", car il s'agit de changements d’habitudes sur la température dans les logements, les bureaux, les piscines, ou encore les locaux publics. Mais il y a aussi des "mauvaises économies", notamment pour les ménages qui ne peuvent pas se chauffer correctement, faute d’argent.
Les mauvaises économies concernent également les industriels qui ont tout simplement arrêté leur production, sans pouvoir trouver d’énergie de substitution, faute de pouvoir investir rapidement. Cela représente du confort et de l’activité qui ont été perdus, c’est une partie du coût de la guerre d’Ukraine pour les ménages français.
Si aujourd'hui les prix sont redescendus au plus bas, cela ne signifie pas forcément que la consommation va repartir pour autant. Parce que les Français ont déjà fait l’expérience de la dépendance vis de cette source d’énergie, qui était largement produite par la Russie. Même si, depuis, de nouveaux approvisionnements ont été rapidement mis en place, avec le gaz naturel liquéfié qui arrive par bateau dans l’un des terminaux français.
Il reste tout de même l’expérience de 2022, avec le souvenir de la vulnérabilité, la crainte de la pénurie et la forte hausse des prix qui lui était associée. Cela changera peut-être avec le temps, et la montée en puissance de la production française de gaz, grâce à la méthanisation, c’est-à-dire la fabrication de biogaz à partir de déchets agricoles, qui a fait un bond spectaculaire.
Pour rappel, sur le plan européen, le gaz russe pèse toujours 15% des approvisionnements. La Hongrie par exemple, dont le pouvoir est proche de celui de Moscou, en achète une quantité encore importante. En France, c’est 8% seulement, le solde de contrats antérieurs. Mais la France est pour l’essentiel, libérée de la dépendance russe.
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