ÉDITO - Transition énergétique : BP fait volte-face et met plein gaz sur les hydrocarbures

Le 26 février, Bruxelles prenait la décision d'alléger les obligations pesant sur les petites et moyennes entreprises en matière d’environnement, aujourd’hui c’est le géant pétrolier britannique BP qui annonce un changement complet de stratégie sur la transition énergétique, marche arrière toute ! Mais qu’est-ce qui change exactement ? Il s'agit de deux choses. 

Premièrement, une baisse de 70% pour les investissements dans les énergies renouvelables, représente des coupes de cinq milliards par an. Deuxièmement, BP repart à fond sur le pétrole et le gaz, en augmentant ses investissements, notamment dans la production aux États-Unis avec plus de 10 milliards par an.

Les dirigeants du pétrolier justifient ce virage, "Nous avons été trop optimistes sur le rythme de la transition", disent-ils, car en réalité, dans les décennies qui viennent, on aura besoin de pétrole et de gaz.

L'influence de Donald Trump se fait sentir

Ils ne nient pas le changement climatique et le rôle que joue le carbone, mais ils renoncent, en expliquant en avoir déjà fait beaucoup. On pourrait relier ce changement de stratégie à l’élection de Donald Trump, qui incite les pétroliers américains à produire au maximum. 

Pas de doute, la politique pro-pétrole du président américain et ses positions négationnistes sur le changement climatique résonnent dans tout le secteur énergétique, qui était jusqu’ici sous une pression contraire, opposée au carbone.

Il y a aussi une certaine fatigue à propos des efforts à faire, on la sent partout. D'un autre côté, il y a la pression exercée sur l’entreprise par ce qu’on appelle un fonds activiste, qui a pris 5% du capital.

Un fonds activiste, de quoi s’agit-il ?

Ce phénomène désigne les investisseurs qui considèrent que l’entreprise est mal gérée, et qui s’invitent au capital, en achetant des actions en bourse, de façon à peser sur la stratégie. C’est le fonds Elliot, bien connu pour ses actions agressives, qui s’est immiscé chez BP.

Il y a donc un problème de rentabilité chez BP. L’entreprise vaut le même prix qu’il y a 25 ans, c’est quand même un gros problème. Sur la même période, le groupe TotalEnergies a plus que doublé de valeur et Chevron, le rival américain, a quadruplé.

BP est le mauvais élève, et il essaye de se rattraper aujourd’hui. Depuis l'hexagone, on pourrait craindre pour notre pétrolier, TotalEnergies. Doit-on supposer qu'une telle attaque le force à quitter les renouvelables ?

Quel risques pour l'avenir de TotalEnergies

Il faut savoir que Total est beaucoup moins vulnérable, parce qu’il est mieux géré. Cela dit, la pression peut monter de la part de ses actionnaires américains, pour développer davantage les hydrocarbures. Total consacre aujourd’hui le tiers de ses investissements aux énergies propres.

Les Américains comptent pour 40% des actionnaires de TotalEnergies. Cette part ne cesse d’augmenter. Et qui pourrait encore croitre avec la prochaine double cotation de l’entreprise en France et aux États-Unis.

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